Jeune lauréat : boostez votre candidature !

Postuler au-delà du concours

Pour Elodie Philibert, responsable Emploi Formation à la DRH de la ville d'Athis-Mons (91), le jeune diplômé a tendance à limiter sa recherche à l'intitulé de son concours. « Prenez le concours d'attaché territorial. Ce n'est pas un poste, mais un grade, de catégorie A qui nécessite une expérience en management. Ce que n'a pas un jeune candidat. Je lui conseille plutôt de postuler comme chargé de mission dans un conseil régional ou général. Il peut ensuite plus facilement rebondir sur une responsabilité d'encadrement. » Elargir sa recherche, c'est aussi ce que préconise Isabelle Saumier, DRH au Conseil départemental du Val-de-Marne : « Ne vous arrêtez pas à la spécialité du concours. Soyez plus curieux. Un rédacteur territorial ou un attaché territorial ouvre à plusieurs métiers. Ne vous limitez pas à la filière administrative. Postulez dans celles qui sont en tension comme les finances ou le médico-social ». Hervé Petton, DRH de Quimper Communauté, va même plus loin en estimant qu'il n'est pas utile de préciser d'emblée que l'on est lauréat de tel ou tel concours. « L'important c'est d'indiquer pourquoi on candidate et d'argumenter. Par exemple, "la politique éducative de votre ville m'intéresse et je souhaiterais y apporter ma contribution de telle ou telle manière". Ce qui nécessite au préalable de s'informer sur la collectivité, ses projets de développement... ». Un exercice auquel doit se plier tous les candidats, quel que soit leur niveau d'expérience.

Valoriser les compétences dans le CV

Le parcours d'un jeune lauréat peut se révéler bien plus riche que ce qu'il imagine. « Le problème des jeunes diplômés c'est qu'ils ne savent pas transformer leur vie étudiante en compétences, explique Nicole Le Dieu de Ville, déléguée générale de l'ANDRHDT (Association nationale des directeurs des ressources humaines des territoires). A l'école, ils ont appris à travailler en groupe, ils ont assisté à des cours, ils savent se servir d'Internet, ils ont présenté leur TP sur powerpoint... Ils ont donc le sens du vivre ensemble, de l'écoute, de la communication, de la pratique informatique ». Même constat lorsque le jeune a travaillé pendant ses études. « Un étudiant employé dans une chaîne de fast food a le sens de la rapidité, de l'amabilité, de la fiabilité, de l'autonomie. Un doctorant qui a donné des cours particuliers sait faire preuve d'écoute, de pédagogie, de réflexion. Une baby-sitter peut se prévaloir d'être patiente, ponctuelle... Toutes ces compétences sont à préciser dans un CV » insiste Nicole Le Dieu de Ville. « Valorisez tout ce que vous pouvez dans votre candidature : vos petits boulots, si vous avez été président du bureau des élèves, si vous êtes membre d'une association. Utilisez des mots d'action : j'ai animé, j'ai organisé, j'ai géré... » conseille Isabelle Saumier de l'ex-CG94.

Miser sur la personnalité lors de l'entretien

En l'absence d'expérience professionnelle, c'est la personnalité qui fait la différence. Et c'est lors de l'entretien de recrutement que tout se joue. « Un jeune doit donner envie de travailler avec lui, de l'avoir dans son équipe, il doit se montrer souriant, positif et ouvert » conseille Pascale Garvejal, adjointe au DRH du Conseil départemental du Loiret. « Il faut qu'on sente qu'il a envie de s'investir, qu'il est motivé » insiste Elodie Philibert de la commune d'Athis-Mons. « J'aime quand un jeune a du répondant, quand il ne lâche pas l'affaire, qu'il y croit, qu'il est persuasif » confie Hervé Petton de la communauté d'agglomération de Quimper. « Jouez sur votre enthousiasme, votre motivation, votre implication, votre potentiel que vous êtes prêt à développer rapidement » rajoute Jean-François Lemmet, consultant RH. « Nous aussi nous étions de jeunes professionnels débutants à qui l'on a donné sa chance, nous savons être indulgents » conclut Isabelle Saumier, DRH au Conseil général du Val-de-Marne.

(propos recueillis en avril 2013)