Que ce soit dans un hôpital, une crèche municipale ou un collège, l'infirmière est une professionnelle de santé chargée de soigner les malades et de veiller à leur bien-être. Cet agent de catégorie A, titulaire d'un diplôme d'État du secteur paramédical, exerce des missions diverses selon la fonction publique qui l'emploie.
Plus de 210 000 infirmières travaillent dans la fonction publique hospitalière. Plus de 8 400 dans la fonction publique territoriale. Plus de 7 300 dans l'éducation nationale.
Près de 9 infirmiers sur 10 sont des infirmières.
(sources : INSEE - SIASP, Ministère de l'Education nationale)
Employée dans la fonction publique hospitalière, l'infirmière diplômée d'Etat (IDE) procède à des soins spécifiques sur le malade : elle prend la tension et la température, prélève du sang, fait des piqûres, pose et change les pansements, prépare et distribue les médicaments, suit le dossier médical. Elle est à l'écoute du patient, des familles, et travaille étroitement avec l'équipe médicale. Ses tâches varient selon le service de soins auquel elle appartient (chirurgie, cardiologie, maternité...).
Recrutée par l'Etat, l'infirmière diplômée d'Etat (IDE) travaille principalement dans le milieu scolaire, mais elle peut aussi intégrer le monde de la Défense, par exemple pour devenir infirmier militaire du Service de santé des armées. A l'Education nationale, l'infirmière scolaire est affectée dans les écoles, les collèges, les lycées... Elle accueille et écoute les élèves - et les parents -, organise les soins et les urgences, favorise l'intégration des enfants et adolescents atteints de handicap ou de maladies chroniques, surveille l'état sanitaire et l'hygiène général de l'établissement. Elle collabore avec l'équipe éducative : enseignants, conseillers d'orientation, assistants sociaux...
Dans la fonction publique territoriale, l'infirmière diplômée d'Etat (IDE) occupe des missions de promotion, de prévention et d'éducation à la santé que ce soit auprès de personnes âgées ou en situation de handicap, d'enfants (dans les PMI notamment), de jeunes et de leur famille, ou encore auprès d'agents territoriaux dans le cadre de la médecine du travail. Elle est employée par les communes (de plus de 10 000 habitants), les départements et les centres communaux d'action sociale (CCAS). Elle est en relation avec d'autres infirmiers, des médecins, des pharmaciens, avec les services sociaux de la collectivité, le secteur hospitalier et libéral, les CAF, des associations...
Pour exercer le métier d'infirmière, il faut être titulaire du diplôme d'Etat d'infirmier (ou DEI). Il se prépare en trois ans après le bac dans l'un des 350 instituts de formation aux soins infirmiers (IFSI).
Dans le milieu hospitalier, les soins aux malades sont assurés 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et par rotation des équipes. L'infirmière hospitalière diplômée d'Etat (IDE) est donc soumise à des astreintes (travail de nuit et week-end) que ne connait pas l'infirmière scolaire ou l'infirmière territoriale. Elle peut aussi être appelée pendant ses congés pour venir renforcer des équipes médicales. Elle travaille sous les ordres d'un médecin et peut bénéficier de nombreuses possibilités de formation et d'évolution selon l'importance de l'établissement hospitalier : devenir infirmière de bloc opératoire diplômée d'Etat (IBODE), infirmière-anesthésiste diplômée d'Etat (IADE) ou infirmière-puéricultrice.
L'infirmière cadre de santé : après quelques années d'expérience professionnelle, l'IDE peut évoluer vers un poste d'encadrement d'un service de soins ou devenir formateur dans un institut de formation aux soins infirmiers (IFSI). Pour exercer cette responsabilité, elle doit obtenir le diplôme d'Etat de cadre de santé en le préparant dans un institut de formation de cadre de santé (IFCS).
L'infirmière territoriale est relativement autonome. Elle travaille dans un bureau, ses horaires sont réguliers, elle peut être amenée à se déplacer au domicile des enfants, des personnes âgées ou handicapées. Elle peut être confrontée à des situations sociales difficiles, précaires ou fréquenter des lieux insalubres. Comme l'infirmière hospitalière, elle est soumise à des risques de contagions.
L'infirmière scolaire est placée sous l'autorité hiérarchique du chef d'établissement mais elle est très autonome sur la délivrance des soins. Son travail s'inscrit avant tout dans une démarche éducative et de conseil en matière de santé à l'école. Elle est en contact permanent avec les élèves. La partie relationnelle l'emporte sur la technicité des soins qui est plus importante dans le milieu hospitalier. Les congés sont calés sur les vacances scolaires ce qui n'est pas le cas dans les deux métiers précédents.
85 % des infirmières scolaires sont issues de la fonction publique hospitalière.
(Source : Syndicat national des infirmier(e)s conseiller(e)s de santé, SNICS)
Dans la fonction publique, l'infirmière appartient à la catégorie A (niveau bac+3 minimum). La rémunération brute mensuelle en début de carrière se monte à :
- 1 426,13 euros pour l'infirmière de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur.
- 1 453,91 euros pour l'infirmière territoriale en soins généraux, et 1 759,51 euros pour l'infirmière territoriale cadre de santé. Dans la fonction publique territoriale, les salaires peuvent varier d'une collectivité à une autre.
- 1 583,56 euros dans la fonction publique hospitalière.
A noter : ces salaires ne tiennent pas compte des primes spécifiques à certaines missions et technicités (lire le dossier : la rémunération des fonctionnaires).
Quelle que soit la fonction publique choisie, vous devrez passer un concours où le diplôme d'Etat d'infirmier (ou DEI) est requis. Par contre, les épreuves peuvent varier.
A titre d'exemples :
- le concours d'infirmier territorial en soins généraux et le concours d'infirmier territorial cadre de santé comportent chacun une épreuve orale. Elle consiste à exposer devant un jury sa formation, son projet professionnel et/ou son expérience professionnelle. L'exposé est suivi d'une discussion. L'ensemble dure une vingtaine de minutes.
- le concours d'infirmier de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur comprend une épreuve écrite sur la profession d'infirmier et les matières enseignées pendant la formation à l'IFSI. Une fois réussie, le candidat passe une épreuve orale d'admission (entretien devant un jury).
- le concours d'infirmier cadre de santé de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) consiste juste à examiner le dossier remis par le candidat. C'est également le cas pour le concours d'infirmier en soins généraux hospitalier (IDE) et le concours d'infirmier de bloc opératoire (IBODE).
Elles sont importantes. On estime à 95 000 le nombre de créations nettes d'emploi à l'horizon de 2020. Près de la moitié des infirmières nouvellement diplômées exercent dans un service public de soins et santé. L'AP-HP offre des centaines de postes d'infirmier de cadre de santé tous les ans. Face à l'appel d'air hospitalier, l'Etat et la Territoriale ont du mal à attirer les candidats. En 2013, 291 postes étaient offerts au concours d'infirmier de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur. Dans la fonction publique territoriale, les demandes d'infirmiers concernent surtout les conseils généraux et se doublent souvent d'une spécialité en puériculture. La puéricultrice territoriale est particulièrement recherchée.
Bon à savoir : Contrairement à la fonction publique d'Etat ou hospitalière, un candidat qui a réussi le concours d'infirmier territorial n'a pas accès automatiquement à un emploi. Il doit lui-même proposer sa candidature à une collectivité, soit en répondant à une annonce, soit en postulant directement auprès du recruteur public.
Rendez-vous sur le site emploi de Publidia pour trouver des offres d'emploi public d'infirmier.
Arlette R., infirmière (IDE) dans un centre hospitalier dans le sud de la France
« Je n'ai jamais voulu travailler ailleurs que dans un hôpital. Pour moi, c'est évident que le métier d'infirmière s'exerce dans ce cadre-là. J'aime le contact avec les malades, les voir régulièrement, leur parler, les écouter, me réjouir avec eux lorsque leur état s'améliore, réconforter les familles inquiètes ou en deuil. J'admets qu'il faut être forte psychologiquement et physiquement aussi lorsque vous devez assurer les nuits par exemple. La vie familiale peut en pâtir. J'ai de la chance car je m'entends bien avec l'équipe soignante, nous sommes très soudés entre collègues, et avec ma hiérarchie. L'établissement est assez important pour envisager un changement de poste. J'aimerais notamment intégrer le service de réanimation. Peut-être d'ici quelques mois... »
Martine M., infirmière (IDE) à la direction du Développement social et des solidarités d'un conseil général
« J'ai choisi de travailler dans la fonction publique territoriale après avoir passé plusieurs années dans l'hospitalier. La culture de soins me correspond mieux. Ici je ne pose pas de perfusion, je ne fais pas de prise de sang. Je suis dans l'observation, l'écoute, l'accompagnement, la prévention, la mise en place de soins pour des personnes ayant des troubles addictifs, en souffrance psychique ou en perte d'autonomie. Je m'intéresse à leur environnement, à leur milieu de vie. Je travaille avec d'autres infirmières, des éducateurs spécialisés, des assistances sociales, des psychologues... C'est un travail très enrichissant ».
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