« Je rêve de lancer un serious game sur le tri des déchets »

Flora Queiroz est chargée de la communication numérique à la Ville de Saint-Germain-en-Laye (78). Cette ancienne journaliste territoriale, diplômée d'un Master 1 en information/communication, a rejoint cette collectivité en 2008 suite à une offre d'emploi. « La ville recherchait un webmaster avec un profil éditorial pour s'occuper de son site. Petit à petit, j'ai construit mon poste et mes missions se sont élargies. Aujourd'hui, je m'occupe de l'éditorial, je fais de la veille sur les nouveaux usages et sur les aspects juridiques (sécurisation des données, open data...), je surveille les statistiques, le référencement, l'e-réputation de la ville. J'ai aussi un rôle de formation et d'animation de cinq rédacteurs-contributeurs web, de gestion quotidienne d'autres sites : Théâtre Alexandre Dumas, Conservatoire Claude Debussy, Office du tourisme et bientôt celui de l'Office du commerce et de l'artisanat. Enfin, je coordonne différents prestataires externes - agences digitales, webdesigners, agences de traduction - tout en répondant aux sollicitations des services internes pour améliorer ou créer de nouveaux usages numériques à destination de la population ».

Seule aux commandes, avec l'aide épisodique d'une stagiaire, Flora gère un budget de plusieurs dizaines de milliers d'euros avec un objectif : « faire en sorte que l'information et les services municipaux soient accessibles 24h/24 et 7j/7 ». Même si elle avoue devoir parfois se battre pour imposer ses idées et faire preuve de patience, sa persévérance paie. En 2011, la ville a remporté 4 @robase, puis 5 @robase en 2012 et 2013 avec la mention "Innovation" au Label Ville Internet. Une reconnaissance qui récompense le développement de nombreux services numériques : le site web participatif "Quel Saint-Germain demain ?", l'application "Mobile en ville" sur smartphones pour suivre en temps réel l'actualité de la commune, la plateforme de téléservices "Portail Famille +" pour faciliter les démarches administratives (inscriptions scolaires, demande de place en crèche, simulation du quotient familial...), la présence sur Facebook, Twitter (@StGermainLaye), Youtube, Dailymotion, Instagram. « J'essaye de faire la part des choses entre ce qui relève du gadget et ce qui peut apporter un plus aux citoyens » souligne la jeune femme qui rêve de lancer un serious game sur le tri des déchets. En attendant, cette contractuelle espère avoir un jour suffisamment de temps pour passer le concours d'attaché territorial.

« L'informatique est devenue mon coeur de métier »

Yvonne Gellon est directrice opérationnelle des systèmes d'information à la communauté d'agglomération Grenoble Alpes Métropole. Informaticienne de formation, elle a fait un DESS de gestion et d'administration des entreprises, avant d'entrer dans la fonction publique territoriale « par les hasards de la vie ». Elle a passé les concours de rédacteur territorial, d'attaché territorial et d'attaché principal, toujours dans la filière administrative. « J'ai eu tort, j'aurais dû choisir la filière technique, mais je n'y ai pas pensé à l'époque ».

Recrutée en 2003 comme directrice des moyens généraux à Grenoble Alpes Métropole, elle s'est occupée de l'accueil, du courrier, du protocole, des assurances, de la reprographie et d'un petit service informatique qu'elle a fini par structurer pour en faire trois ans plus tard la direction des systèmes d'information. « L'informatique est alors devenue mon coeur de métier ». Le service est composé aujourd'hui de 15 personnes dont une majorité d'ingénieurs - assistants à maîtrise d'ouvrage, systèmes réseaux - et de techniciens (sous-traitants à temps plein) pour l'assistance aux utilisateurs. « Ce qui me plait, c'est l'innovation technologique et le partage d'information ».

Yvonne Gellon est aussi présidente du Coterclub depuis 2011 après avoir fait longtemps partie du conseil d'administration. Cette association regroupe des DSI de 90 collectivités territoriales (villes, agglos, conseils généraux, conseils régionaux, syndicats intercommunaux).  Le Coter Club organise chaque année un congrès dans une ville différente, ouvert aux DSI de collectivités. « L'objectif est de partager nos expériences, d'échanger de l'information, de rencontrer des fournisseurs offrant des solutions novatrices pour les collectivités en termes d'infrastructures, de logiciel, de sécurité ou de mobilité ». En 2013, le congrès de Saint-Etienne a réuni plus de 400 participants, près du double d'il y a 5 ans. Le prochain aura lieu à Caen, les 17 et 18 juin 2014.

« J'aimerais que Toulon obtienne le Label Ville Internet »

Rosemonde Savi est directrice adjointe de la communication en charge du numérique à la Ville de Toulon. Titulaire d'une maîtrise de philosophie, elle a suivi un Master 2 en Management de la communication des entreprises et des institutions, et n'intègre la fonction publique territoriale qu'après un parcours de plusieurs années entre structures associatives, parapubliques et privées. « Je me suis occupée de création de sites internet, de communication print et web, d'événementiel, de veille sur le numérique au travail, du déploiement d'une webTV dédiée au développement territorial... » énumère la jeune femme. En 2009, elle quitte Dijon pour le sud et devient chargée du développement numérique à Toulon Provence Méditerranée. Elle en profite pour passer le concours d'attachée territoriale spécialité animation. « Cela s'est imposé naturellement et m'a permis d'occuper mon poste d'aujourd'hui ».

Car depuis avril 2013, Rosemonde s'occupe du volet numérique de la communication de la ville de Toulon. Une création de poste et un changement de périmètre d'action. « Cette proximité avec les habitants convient mieux à mon tempérament. D'autant plus que je suis tombée complètement amoureuse de cette ville ». Pour l'heure, elle structure son pôle d'activité composé de deux webmasters, d'une journaliste, peut-être bientôt d'un community manager, et affine la stratégie de communication sur les réseaux sociaux. « Toulon est présent sur Twitter @VilleDeToulon, Facebook, Dailymotion, Instagram. La ville doit encore y asseoir sa position, bien déterminer la complémentarité de ses outils et étudier l'utilité d'être active ailleurs ». Une tâche qui passionne cette philosophe kantienne. « Ce qui me plait c'est qu'on travaille, comme Kant, sur le temps et l'espace, avec cet effet de mobilité très prégnant des réseaux sociaux ». Rosemonde espère aussi contribuer « au rôle de facilitateur, d'animateur et de mise en réseau d'un éco-système numérique privé et public local très dynamique ». Et pourquoi pas, parvenir à faire décrocher le Label Ville Internet à Toulon.

Lire aussi le témoignage de Erwan Le Luron, responsable du service multimédia au Département du Rhône.