Quel rapport entre un début de carrière comme chef opérateur et un poste de responsable multimédia au sein du Département du Rhône ? L'image bien sûr ! De la caméra au rich média, des projecteurs au storytelling, il n'y a qu'un pas qu'Erwan Le Luron n'a pas hésité à franchir. Ce jeune quadra impose sa patte artistique sur tous les projets numériques de la collectivité territoriale avec indépendance et pragmatisme.
« J'ai un parcours un peu atypique par rapport aux autres fonctionnaires. Je voulais devenir chef opérateur. J'ai fait des études dans ce sens et j'ai travaillé quelque temps dans le milieu du cinéma et de l'audiovisuel. J'ai participé au long métrage de "Ma saison préféré" d'André Téchiné, à des émissions télévisées comme Sacré Soirée (TF1) et Succès fou (France 2), à plusieurs clips. Mais l'obligation de faire le service militaire a coupé mon élan. A l'armée, j'ai été initié à la PAO et à Photoshop. Cela m'a tellement plu que j'ai repris des études et passé un DESS Multimédia.
C'était la période de la bulle Internet. Il suffisait de lever le doigt pour se faire recruter alors que dans le milieu du cinéma, il fallait rappeler trente fois avant de décrocher un stage... non rémunéré ! Je n'ai pas hésité. J'ai démarré comme webdesigner dans une petite agence avant de me retrouver dans une société de services internet cotée en Bourse. Un an et demi plus tard, elle mettait la clé sous la porte. De 150 personnes, nous n'étions plus que douze.
C'est à ce moment-là que le conseil général du Rhône m'a contacté. Le responsable de la future structure numérique avait entendu parler de moi lorsque je dispensais des formations multimédia chez Handicap International. Il m'a proposé de rejoindre le service comme webmaster. Nous étions quatre à l'époque et tout était à créer. J'avais alors 30 ans et l'esprit entrepreneurial. J'ai accepté. Quelques années plus tard, je suis devenu chargé de projet numérique et depuis deux ans, responsable du service multimédia. Cela fait maintenant onze ans que je travaille au sein du Département du Rhône.
Nous fonctionnons comme une petite agence web interne. Nous ne faisons appel à aucun prestataire externe, ce qui est assez inhabituel pour une collectivité. Nous avons internalisé toutes les compétences : le webmastering éditorial et technique, le design, le community management, l'intégration, la relation avec les usagers internautes. Malgré mes responsabilités, je reste le directeur artistique du service. Aujourd'hui nous sommes sept, âgés de 21 à 41 ans. Nous sommes 6 contractuels, mais 3 d'entre nous deviendront fonctionnaires en janvier prochain par la loi Sauvadet.
Nous travaillons en open-space, c'est plutôt atypique au sein du conseil général. On nous considère comme des personnes à part, un peu revendicatives. C'est un état d'esprit.. Cela est parfois compliqué mais ce qui m'importe, c'est ce dont l'usager a besoin, même si je me tiens bien sûr à la hiérarchie et aux choix politiques.
Ces dernières années, les réalisations numériques se sont multipliées. On a créé l'Intranet qui n'existait pas, mis en ligne le site Rhone.fr (on finalise aujourd'hui sa nouvelle version) consultable sur tablettes et smartphones, et entièrement accessible aux personnes handicapées. On a géré les sites des musées gallo-romains, du chantier du musée des Confluences, des archives départementales, des Nuits de Fourvière. On a lancé un site pour les Cars du Rhône, pour le covoiturage...
En ce qui concerne les réseaux sociaux, nous avons été les premiers en 2009 à créer un compte Twitter (@rhone_fr) et le Département est le premier de France en nombre de followers (plus de 4700 abonnés à ce jour). Nous avons développé notre présence sur Pinterest et Dailymotion. Si à l'époque, nous n'étions pas assez nombreux pour la gestion d'un compte Facebook, aujourd'hui, avec le projet de fusion entre le Département et le Grand Lyon, ce n'est plus vraiment le bon moment.
Les projets et les envies ne manquent pas. Nous aimerions terminer le site Rhone.fr en donnant aux internautes une information locale la plus personnalisée possible. D'ici fin 2013, les personnes qui utilisent un service d'aide à domicile pourront recevoir un relevé de leur facture en ligne. Je travaille sur la dématérialisation des procédures en lien avec la Maison numérique du Rhône... Les idées sont nombreuses, mais guidées par un seul objectif : le pragmatisme. J'imagine que les services qui me manquent seraient utiles aux usagers. Pour l'instant, ce principe fonctionne bien... ».
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