Le DRH type d'une collectivité territoriale est une fonctionnaire de moins de 45 ans, avec une formation de juriste et peu d'ancienneté dans son poste actuel. C'est ce que révèle une enquête de l'Observatoire Social Territorial.
Quel est le profil du directeur des ressources humaines dans la fonction publique territoriale (FPT) ? Une étude menée en 2012 * par l'Observatoire Social Territorial (OST) de la Mutuelle Nationale Territoriale détaille le portrait du DRH de la FPT.
Comme dans le secteur privé, le poste de DRH dans les collectivités est tenu en majorité par des femmes. Elles sont 65% parmi les répondants à l'enquête de l'OST contre 67% dans les entreprises privées. Une féminisation que l'auteure de l'étude Anne Grillon, spécialiste des questions RH du secteur public, explique par le fait que « ce métier reste associé à la résolution des problèmes individuels ou à l'aide sociale et non centré sur la gestion et le management. De même, l'image d'un soi-disant "pragmatisme féminin" pourrait également contribuer à expliquer cette situation ». A noter que cette féminisation concerne aussi les équipes de la DRH, comme celles liées à l'administration des collectivités.
92% des DRH interrogés sont des titulaires, recrutés en majorité sur concours et connaissant bien l'environnement territorial. Une exigence statutaire bien plus forte que pour d'autres métiers fonctionnels ou supports comme le directeur financier ou le directeur des systèmes d'information. Par ailleurs, les DRH n'ont pas intégré la fonction publique territoriale par hasard ou par défaut. « Oeuvrer pour le service public est un engagement fort et pleinement revendiqué » constate Anne Grillon.
Plus de la moitié des répondants a entre 35 et 45 ans, ce qui confirme la nécessité d'être expérimenté pour endosser cette responsabilité. 78% des DRH ont d'ailleurs acquis une expérience professionnelle dans d'autres domaines : social, communication, culture, animation, insertion, urbanisme, économie. Par contre, la durée en poste est faible - entre 3 et 5 ans - et l'avenir professionnel du DRH semble davantage passer par une mobilité dans une collectivité plus grande, que par une évolution vers un poste de Directeur général des services (DGS) par exemple.
La formation qui conduit le plus au métier de DRH est celle de juriste (46% des répondants) avant les sciences humaines, IEP/Sciences-Po et lettres. Loin derrière, on trouve les scientifiques, les ingénieurs, financiers et écoles de commerce. « Des connaissances juridiques rassurent les collectivités, car les textes se succèdent à une vitesse accélérée et les contentieux se développent ». Pour autant, de nombreux DRH surtout dans les grandes collectivités, n'estiment pas pénalisant le fait de ne pas avoir une maîtrise du statut et du droit public. Ils préfèrent jouer la carte de la complémentarité en s'entourant de ressources internes ou externes : juristes, cabinets de conseil...
66% des DRH sont rattachés au Directeur général des services (DGS), 68% font partie du comité de direction à part entière ou ponctuellement en fonction des sujets traités. « Membres ou non du comité de direction, nombre de DRH regrettent de ne pas être systématiquement partie prenante en amont des divers projets de la collectivité afin que chaque décision en intègre bien les conséquences RH ». Pour 63% des collectivités, l'élu au personnel est maire-adjoint ou vice-président.
Les DRH se disent soumis à de multiples tensions : la gestion dans l'urgence, la surcharge de travail, des contraintes budgétaires, des activités administratives chronophages, la pression de la DG, des élus, des managers et des représentants du personnel... 48 % se déclarent satisfaits de leur métier et 46 % sont plutôt satisfaits. « Leur relative insatisfaction tiendrait davantage à l'environnement et au contexte plutôt qu'au métier lui-même » précise l'étude. Promouvoir le capital humain, contribuer à mettre en oeuvre le service public et la qualité de vie au travail, accompagner le changement sont leurs principales motivations.
* Questionnaire envoyé à 800 DRH. 241 ont répondu entre septembre et octobre 2012, venant de 13 conseils régionaux, 32 conseils généraux, 141 villes et 51 EPCi. 23 entretiens individuels menés en face-à-face et par téléphone, de novembre à décembre 2012. L'étude a été publiée en juillet 2013.
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Ce sont deux concours de catégorie A, ouvert aux bac + 3 minimum. Les dossiers d'inscription sont à retirer auprès des centres de gestion organisateurs à partir d'avril 2014.
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