Les femmes sont plus nombreuses à travailler dans la fonction publique que dans le privé. C'est un fait : 60% contre 44%. Mais selon le secteur public, le taux de féminisation varie. Il se situe à 61% dans la fonction publique territoriale, bien mieux que dans l'Etat (51%) mais bien moins que dans l'Hospitalière où les femmes sont majoritaires (77%). Près de 9 femmes agents sur 10 travaillent dans des établissements communaux, plus de deux tiers dans les départements, 25% dans des établissements départementaux, la moitié dans des structures intercommunales.

Une employée sur dix a moins de 30 ans

L'âge moyen des femmes travaillant dans la fonction publique territoriale est de 44 ans, soit un peu plus que dans les deux autres secteurs publics. Les quinquagénaires y sont aussi les plus nombreuses (33%), trois fois plus que les moins de 30 ans. Elles travaillent notamment dans les départements et les régions. « C'est de ce fait dans ces collectivités que l'on retrouve les agents en moyenne les plus âgés (45 ans), phénomène en partie lié au transfert de personnels de l'Etat, en moyenne plus âgés, vers la fonction publique territoriale, dans le cadre de la deuxième vague de décentralisation » indique le rapport. Seul une employée sur 10 de la Territoriale a moins de 30 ans.

Le social et le médico-social sur-féminisé

Sans surprise, c'est dans les filières sociale et médico-sociale que l'on trouve le plus de femmes (96%), suivie par l'administrative, la médico-technique, l'éducation et l'animation. 96% sont assistantes maternelles. Elles ont en moyenne 51 ans et sont plus âgées dans les départements que dans les communes. Les hommes en toute logique, se retrouvent plutôt dans les filières incendie-secours, la sécurité et le sport. Pourtant, les choses semblent évoluer, en particulier grâce aux jeunes générations. Les femmes de moins de 30 ans sont plus nombreuses que les hommes du même âge dans les activités sportives, la sécurité et l'incendie. Signe d'une timide féminisation dans ces filières.

Plus de femmes dans la catégorie B (niveau Bac à Bac+2)

Toujours dans la fonction publique territoriale, les femmes sont légèrement majoritaires dans la catégorie B (65%) « en raison de la forte féminisation des filières sociale et administrative dont les métiers relèvent souvent de cette catégorie » note le rapport. Elles sont 60% à occuper des postes de catégorie C (niveau CAP-BEP) et de catégorie A (niveau Bac+3 et plus). Mais ce n'est pas pour autant qu'elles se retrouvent dans des emplois d'encadrement et de direction. Seules 30% se situent à ce niveau. Directeurs généraux et directeurs des services techniques sont des postes encore largement monopolisés par les hommes (voir encadré). Par contre, à elles les emplois d'adjoints de direction qui avec plus d'un tiers de femmes sont les plus féminisés. Enfin, elles sont 38% à faire partie des hauts fonctionnaires territoriaux, mais 23% seulement ont le grade d'administrateurs hors classe.

Surtout à temps partiel

Comme dans le secteur privé, les femmes sont en majorité employées à temps partiel dans la fonction publique, en particulier la Territoriale. Environ 25% des titulaires entre 35 et 39 ans y ont recours. Explication évoquée dans le rapport : « la présence et le nombre d'enfants à charge ». Ce sont essentiellement des femmes de catégorie B (29%) contre 26% pour l'ensemble des femmes dans la fonction publique territoriale.

Plus les responsabilités sont élevées, moins les femmes sont nombreuses

Pour faire respecter la politique d'égalité professionnelle dans la fonction publique, la loi du 12 mars 2012 a créé, pour les emplois d'encadrement supérieur et dirigeant ainsi que dans les instances de concertation nationales et locales, une obligation de nomination d'un minimum de 40 % de personnes de chaque sexe assortie de pénalités financières en cas de non respect. Ce dispositif fait l'objet d'une mise en oeuvre échelonnée entre 2013 et 2018.

Source : Rapport sur l'état de la Fonction publique et les rémunérations 2012