Les agents de la fonction publique sont plus âgés et les femmes y sont plus nombreuses que dans le secteur privé. C'est ce que révèle le dernier rapport annuel publié récemment par la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP).
Le rapport annuel sur l'état de la fonction publique met en lumière les principales caractéristiques des agents des trois versants de la fonction publique. On y apprend que fin 2011, les 5,359 millions d'agents (hors contrats aidés) sont âgés en moyenne de 42 ans - soit deux ans de plus que les salariés du privé - et que les femmes représentent 61 % de l'effectif contre 44 % dans le privé.
Le rapport note des différences d'âge entre les trois versants de la fonction publique. Les agents de la fonction publique territoriale sont les plus âgés avec 44 ans en moyenne. La part des 50 ans y est aussi plus importante (34% des agents) en particulier dans les conseils généraux et régionaux. L'âge moyen y est de 46 ans. "Ce phénomène est en partie lié au transfert de personnels de l'État, eux-mêmes en moyenne plus âgés, vers la fonction publique territoriale, dans le cadre de la deuxième vague de décentralisation" explique le document.
A titre de comparaison, les agents de la fonction publique hospitalière sont plus jeunes (41 ans), alors que l'âge moyen des agents de la fonction publique d'Etat est de 42 ans.
Dans la fonction publique d'Etat, les ouvriers d'État constituent la population la plus âgée (48 ans), la moitié d'entre eux ont 50 ans ou plus et 3 % d'entre eux ont moins de 30 ans. Par contre, les militaires et les non-titulaires sont les plus jeunes (34 et 38 ans en moyenne) avec une part des moins de 30 ans plus élevée (entre 30 % et 40 %).
Dans la fonction publique territoriale, les non-titulaires qui sont près de 360 000 sont les plus jeunes avec un âge moyen de 39 ans. Au contraire, les assistants maternels et familiaux sont les plus âgés : 51 ans en moyenne.
Dans la fonction publique hospitalière, les non-titulaires constituent la catégorie la plus jeune avec en moyenne 35 ans alors que les titulaires et les médecins ont en moyenne 43 et 42 ans.
La fonction publique hospitalière constitue le versant le plus féminisé avec 77 % de femmes, proportion qui atteint 87 % dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées. Elles sont néanmoins moins nombreuses (46 %) parmi les médecins. Elles sont en moyenne plus jeunes que les hommes quel que soit leur statut - titulaires ou non-titulaires - (41 ans contre 43 pour les hommes), et plus encore parmi les médecins (39 ans contre 45 ans). Les filières administrative et soignante sont les filières les plus féminisées de la FPH avec près de 9 femmes pour 10 agents.
La catégorie la plus féminisée est la catégorie B (84 %). La catégorie C comprend 78 % de femmes et la catégorie A, 72 %. Dans cette dernière catégorie la proportion de femmes progresse de 10 points en un an en lien avec la réforme du statut des infirmiers.
Dans la fonction publique territoriale, la part des femmes s'élève à 61 % et varie selon le type de collectivité. Ainsi, les femmes représentent près de neuf agents sur dix dans les établissements communaux et plus des deux tiers dans les départements. Inversement, elles ne constituent qu'un quart des effectifs des établissements départementaux et la moitié dans les structures intercommunales. La part des femmes varie également selon la taille des communes : plus de la moitié travaille dans les communes de moins de 2 000 habitants, 64 % dans les communes de plus de 50 000 habitants. Elles sont particulièrement surreprésentées dans les filières sociale et médico-sociale, en particulier parmi les assistants maternels et familiaux (96 % de femmes), dans l'administration, le médico-technique et l'animation.
Les femmes sont légèrement surreprésentées dans la catégorie B (64 %) en raison de la forte féminisation des filières sociale et administrative dont les métiers relèvent souvent de cette catégorie. Elles occupent 60 % des postes de catégorie A et de catégorie C.
Enfin, avec 54% de femmes, la fonction publique de l'État est la moins féminisée : les femmes sont davantage présentes dans les EPA (établissements publics à caractère administratif) que dans les ministères. Dans les premiers, elles sont surtout nombreuses dans les EPA sous tutelle des ministères de l'Économie, finances et industrie (71 %) et du Travail, emploi et santé (68 %). Dans les ministères où elles sont plus de la moitié, on les trouve surtout à l'Éducation nationale, jeunesse et vie associative (70 %) - où la majorité des enseignants sont des femmes (69 %) - et au Travail, emploi et santé (65 %).
Les femmes sont proportionnellement plus nombreuses dans la catégorie A (60 %) mais cette part chute à 43 % si l'on exclut les enseignants. Les catégories B et C comptent respectivement 42 % (53 % hors militaires) et 51 % (61 % hors militaires) de femmes.
Les femmes occupent 26 % des emplois de direction de la fonction publique de l'État, alors qu'elles représentent 40 % des titulaires de catégorie A+ et 60 % de ceux de catégorie A. Dans la fonction publique territoriale, on compte un nombre important de femmes dans la catégorie A (60 %), mais elles n'occupent qu'un tiers des emplois d'encadrement et de direction. Les emplois de directeurs généraux et directeurs des services techniques sont les moins féminisés, les postes de directeur adjoint général des services et directeur adjoint le sont davantage. Dans la fonction publique hospitalière, bien qu'étant très majoritaires au sein de la filière administrative (89 %), les femmes restent sous représentées dans les corps et fonctions d'encadrement (45 %).
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