Engagée depuis septembre, la réforme des rythmes scolaires modifie le rôle et le recrutement des Atsem et des animateurs. Deux études révèlent l'impact sur ces deux catégories d'agents territoriaux.
Depuis le 3 septembre 2014, les écoles sont priées d'adopter la semaine de quatre jours et demi. Elles étaient près de 4000 communes à la rentrée 2013 à s'être engagées dans cette réforme, ce qui concernait 1,3 million d'enfants. Ces collectivités pionnières ont fait l'objet de deux études * très intéressantes et complémentaires sur les impacts humains provoqués par la mise en place des nouveaux rythmes scolaires dans les écoles primaires.
Pour encadrer les activités périscolaires, plus de 70% des communes ont fait appel aux ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles), près des trois quarts aux autres agents communaux et 15 % aux agents intercommunaux (voir le graphique). Les Atsem en particulier ont vu leurs conditions de travail bouleversées par la réforme, indique le CSFPT dans son enquête. Les voilà appelés à travailler en collaboration ou sous l'autorité d'un animateur, à encadrer des ateliers, à renforcer leur fonction d'assistance éducative au détriment des tâches d'entretien pourtant prévus dans leur statut. Même si cette valorisation est plutôt bien perçue par les intéressés, elle oblige du coup certaines communes à recruter des agents pour s'occuper du nettoyage des salles de classe... Face à cette évolution, certaines voix s'élèvent et appellent à former l'Atsem à ses nouvelles missions, voire même à refondre son statut et à le revaloriser en termes de grade, d'indice et de régime indemnitaire. En attendant, une nouvelle promotion de candidats passera le concours d'Atsem en octobre prochain dans 78 départements. Gageons que les maires seront attentifs à cet appel d'air.
L'animateur voit lui aussi son rôle renforcé. Il gagne en professionnalisation, sa charge de travail augmente, il est parfois obligé d'intervenir sur différents sites. Conséquences : ses horaires s'envolent et son statut devient moins précaire. Les CDD renouvelables prennent le pas sur les vacations. En 2013, plus de la moitié des 4000 communes pionnières de la réforme des rythmes scolaires a recruté des animateurs, une "proportion qui atteint les deux tiers s'agissant des communes urbaines", note l'AMF dans son étude. Mais avec une réelle difficulté pour attirer ce type de profils. Curieusement, plus la commune est grande, plus elle a dû mal à recruter. Le problème est moins sensible en milieu rural, mais de nombreux maires craignent "un effet de concurrence entre les territoires" en 2014 et pour les années à venir. En attendant, les demandes des employeurs territoriaux ont eux aussi évolué. Les besoins se tournent davantage vers des animateurs périscolaires expérimentés, des coordinateurs capables de recruter, d'encadrer, de former et d'évaluer le personnel périscolaire : animateurs, ATSEM, enseignants volontaires TAP, éducateurs associatifs... De niveau bac, titulaires du BPJEPS ou équivalent, ces profils sont souvent embauchés comme contractuels. Avis aux amateurs !
Source : AMF, 2013. TAP = temps d'activités périscolaires.
* Enquête sur la réforme des rythmes scolaires réalisée par l'Association des Maires de France (AMF) auprès de 1100 communes (novembre 2013). L'impact sur les personnels territoriaux et l'organisation des services de mise en place de la réforme des rythmes scolaires initiée par le CSFPT, Conseil supérieur de la fonction publique territoriale auprès de 50 communes (juillet 2014).
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