On le trouve à l'état civil, du côté de la comptabilité, dans la communication, dans les services scolaires, sportifs ou culturels, dans l'animation, les ressources humaines, le juridique ou le secrétariat. Il peut travailler dans une commune, un conseil départemental ou régional, une communauté d'agglomération, une communauté de communes... Pour autant, ne cherchez pas le rédacteur territorial dans la liste des métiers de la fonction publique territoriale. C'est un cadre d'emploi, entendez un agent avec un statut défini et affecté à des missions particulières.

Du secrétariat à la culture

« Quand j'ai dit à ma voisine de palier que j'étais rédacteur territorial, elle m'a demandé : dans quel journal ?, raconte amusé Bastien P., titulaire d'une licence de sciences économiques et de gestion, en poste dans une commune en Saône-et-Loire, alors qu'en fait je travaille au service financier de la mairie. Je participe à l'élaboration du budget et je mets en place des tableaux de bord ». Voilà résumée toute l'ambiguïté de la dénomination de ce concours. Car dans la pratique, une fois réussi le concours de rédacteur territorial et trouvé le poste (voir encadré), le lauréat peut avoir des responsabilités de secrétaire de mairie, de chargé de recrutement, de formation ou de communication, de responsable d'animation d'un quartier, d'un projet culturel ou sportif... Tout dépend de ses connaissances académiques ou pratiques en droit public, droit civil, en finances, communication, gestion, etc.

Un concours exigeant

Catherine Giardina a travaillé plus de 10 ans dans l'industrie comme responsable des achats, avant de retourner sur les bancs de l'université pour décrocher une licence professionnelle de management des collectivités territoriales. Elle intègre la cellule "Marchés publics" de la Direction des Services Techniques de Montataire (60), avant de passer le concours externe de rédacteur territorial. Neuf mois de préparation intense avec l'appui du CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) et beaucoup de travail personnel. « J'ai mangé, dormi et pensé concours tout le temps ! Dès le matin, j'écoutais la radio, je me tenais au courant de l'actualité au sens large - politique, économique, sociale, culturelle - et de celle de la fonction publique territoriale en lisant la presse spécialisée ».

Lauréate en 2012 (plus de 500 inscrits, 40 reçus !), elle décide de passer le concours d'attaché territorial juste après. « J'étais dans une dynamique d'apprentissage, il fallait que je fasse tout dans la foulée d'autant que les épreuves entre les deux concours sont assez similaires ». Depuis, elle jongle entre deux mi-temps : elle poursuit ses missions d'achats publics (procédures, appels d'offres, subventions) au sein de la DST et se forme à l'ingénierie de formation à la DRH qu'elle intégrera prochainement dans le cadre d'une mobilité interne.

Le conseil d'une lauréate du concours de rédacteur territorial
« Il est nécessaire d'avoir un excellent niveau en culture générale, s'intéresser au monde qui nous entoure et connaître les grands évènements (...). Appliquez-vous à la présentation et surtout pas de faute de grammaire, de syntaxe ou d'orthographe» Josy, rédacteur territorial dans une commune rurale.

Un concours "tremplin"

Le concours de rédacteur territorial relève de la catégorie B (niveau Bac à Bac+2), mais nombreux sont les surdiplômés qui décident de le tenter. Comme Bernard S., 24 ans, chargé de mission Accessibilité de la voirie et des espaces publics, dans une communauté de communes dans la Manche. Il se lance dès sa première année de master « pour voir, sans préparation ». C'est l'échec « je n'ai pas de regret, je vise plutôt le concours d'attaché territorial que je passerai en 2015 ». Autre stratégie pour Evelyne C, en poste dans une mairie près de Lyon. Titulaire d'un master 2 en droit privé et sciences criminelles et d'un DU de criminologie clinique, elle enchaîne les petits boulots avant de se tourner vers la fonction publique territoriale. « J'étais spécialisée en droit privé. Je ne me sentais pas légitime sur un concours de catégorie A dans le secteur public » indique la jeune trentenaire. J'ai préféré passer le concours de rédacteur territorial dans le but d'acquérir une expérience, et d'évoluer ensuite en interne ».

La jeune trentenaire prépare le concours par correspondance. « Nous étions 3000 candidats pour 100 places. J'avoue n'avoir pas du tout compris qu'il fallait chercher soi-même un poste après avoir réussi le concours. J'ai d'ailleurs mis du temps pour trouver un poste. J'arrivais presque à l'échéance fatidique des trois ans qui m'aurait fait perdre le concours » (voir encadré).

Depuis juin 2012, Evelyne est responsable du courrier - envoi des convocations au conseil municipal et aux commissions, correction des délibérations, transmissions en préfecture... - Elle gère aussi des dossiers d'assurance et des baux, et manage deux agents. « C'est un poste très varié et je ne compte pas mes heures. Lorsque j'assiste aux conseils municipaux, je rentre chez moi vers minuit. » Stagiaire, elle sait déjà que son contrat va être prolongé de six mois, et espère être titularisée. « Au moins j'aurai la sécurité de l'emploi... »

Comment devenir rédacteur territorial ?

En passant le concours. Il a lieu tous les deux ans et est le concours le plus populaire de la fonction publique territoriale. Le prochain se déroulera en 2017. Vous avez donc tout le temps de préparer ce concours à votre rythme chez vous.
Attention : Une fois lauréat du concours de rédacteur territorial, c'est à vous de trouver un poste soit en envoyant votre candidature (CV + lettre de motivation) aux collectivités, soit en répondant aux offres d'emploi public. Des postes sont à pourvoir en consultant notre site (filière Administration). Vous avez trois ans pour trouver. Après cette échéance, vous perdez le bénéfice du concours.
Et après ? Vous serez recruté comme stagiaire pour une durée d'un an (éventuellement prolongeable), puis vous serez titularisé. Votre salaire de départ : 1486,33 euros brut par mois.