« J'ai mis près d'un mois à formaliser le dossier RAEP. C'était très prenant, cela m'a demandé beaucoup de temps et de réflexion. Je conseille d'ailleurs vivement aux candidats de ne pas attendre le dernier moment pour le constituer...

Le plus difficile a été d'analyser et de synthétiser ma carrière – dans et hors de la fonction publique car j'ai aussi été animateur et directeur d'un centre aéré - tout en faisant ressortir des compétences-clés attendues par le jury et en adéquation avec l'emploi que je visais.

Pour cela, je me suis appuyé sur le Dictionnaire interministériel des compétences des métiers de l'État et sur le Répertoire interministériel des métiers de l'État. Ces deux outils permettent de se faire une idée des compétences que le jury attend de vous et vous familiarisent avec le vocabulaire. Attention par exemple, à l'utilisation du mot « expert ». C'est un mot très fort qui peut sembler important à dire alors que le jury y met une attention et une signification particulières.

J'ai aussi rédigé un document de motivation de deux pages. Il devait refléter mon envie de passer cet examen et pas uniquement pour des raisons financières. Il s'agissait de me mettre en valeur, que je me « vende », mais sans exagérer, sans aller jusqu'à trop me vanter.

J'ai eu la chance de bénéficier d'une formation de trois jours à l'IRA dispensée par la formatrice Chantal Perrin-Van Hille, et financée par mon ministère. Nous avons travaillé sur la constitution du dossier, sur les attentes du jury, je me suis entrainé à parler à l'oral. Ma direction a organisé une séance d'examen blanc avec un vrai jury ce qui m'a permis d'ajuster ma prestation. J'ai aussi sollicité l'avis de connaissances spécialisées dans les ressources humaines dans le privé, et de cadres supérieurs de mon entourage professionnel. Il est toujours utile de confronter son dossier à des regards différents.

Le jour de l'oral, j'ai présenté mon cursus professionnel pendant une dizaine de minutes en reprenant les grands points du dossier RAEP. Comme le jury l'a lu avant, il faut veiller à ce que l'on dit ne soit pas un copié-collé du dossier. Il ne faut pas qu'il s'ennuie pendant l'exposé. On doit essayer de capter son attention. C'est une épreuve stressante. Le jury était composé de deux personnes très attentives mais totalement silencieuses. J'avoue avoir vécu un grand moment de solitude...

Je me suis senti plus à l'aise dans l'échange qui a suivi la présentation. La conversation a porté sur l'environnement ministériel, sur les réformes en cours... et sur mes motivations. J'ai ensuite attendu trois semaines avant de connaître les résultats. J'ai bien sûr été heureux et soulagé de savoir que j'avais réussi ».