Rester longtemps debout, travailler le dimanche, être en contact avec des produits dangereux, gérer une situation tendue face à un usager... Ce sont quelques-unes des contraintes auxquelles sont soumis les agents de la fonction publique. Des risques professionnels souvent plus nombreux dans le public que dans le privé, selon la dernière enquête de la DARES basée sur l'avis de 34 000 actifs de différents secteurs d'activité dont plus de 12 000 agents.

Plus de contraintes physiques dans le secteur hospitalier

Comme les salariés de l'agriculture et de la construction, les agents de la fonction publique hospitalière déclarent devoir accomplir plusieurs obligations physiques intenses dans l'exercice de leur métier : rester longtemps debout (69% des interrogés) ou dans une autre posture pénible, porter ou déplacer des charges lourdes (61%), effectuer des mouvements douloureux ou fatigants (55%). Ils sont aussi plus exposés que les autres aux risques infectieux (83%) comparés aux agents de la fonction publique de l'Etat (47%) et de la territoriale (42%) ou du secteur privé (26,7%), mais moins au bruit, aux fumées ou aux accidents de la route pendant leur travail.

Des horaires atypiques dans le public

Les contraintes organisationnelles sont elles aussi fréquentes. 16% des agents de la fonction publique disent effectuer des astreintes contre 8% dans le privé. Travailler 40 heures ou plus par semaine est plus répandu dans la fonction publique d'Etat (39%) que dans les deux autres versants du public et que dans le privé. Rappelons que la moitié des effectifs de l'État est constituée d'enseignants. 7 agents hospitaliers sur 10 travaillent le samedi même occasionnellement contre 6 sur 10 salariés dans l'agriculture, le commerce et les transports. Le travail le dimanche et la nuit est aussi plus familier dans la FPH.

Des rapports tendus avec le public

Les relations avec les usagers étant plus directes et nombreuses dans le public, les agents déclarent plus souvent vivre des situations de tension et se faire agresser verbalement. A l'Etat, c'est le cas pour 29% des personnes interrogées, 38% dans la fonction publique hospitalière, 15% dans le privé. « Devoir calmer des gens » concerne là encore davantage les agents (72 %) que les salariés du privé (48 %). C'est aussi dans la fonction publique que l'on est plus en contact avec des personnes en situation de détresse.

Pas de grande différence public-privé face à l'intensité du travail. Tous les actifs interrogés se rejoignent pour dire qu'ils doivent toujours ou souvent se dépêcher pour faire leur travail (46%), et avouent être dépendants vis-à-vis du travail d'un ou plusieurs collègues (29%). La plus forte contrainte pour les agents comme pour les salariés du privé est celle de devoir fréquemment interrompre une tâche pour une autre non prévue.

Soutien social entre fonctionnaires

Heureusement, face à des tâches délicates ou compliquées, place à l'entraide. La palme de la solidarité revient à la fonction publique où 85% des agents disent se faire assister par leurs collègues contre 78% pour les salariés du privé soutenus en revanche par leur hiérarchie. Une réalité particulièrement répandue dans le milieu hospitalier.

Les conditions de travail des salariés dans le secteur privé et la fonction publique, DARES, décembre 2014
A lire aussi : la prise en compte de la pénibilité au travail dans la fonction publique territoriale, CNFPT, novembre 2014