Emploi territorial : moins d'une collectivité sur cinq recrutera en 2016

Déjà repérée en 2015 dans le baromètre RH des collectivités locales de Randstad, la baisse des recrutements risque de se confirmer en 2016 selon l'étude HoRHizons * publiée par l'Association des maires de France (AMF), le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), la Fédération nationale des Centres de gestion de la fonction publique territoriale (FNCDG) et le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT).

Des recrutements territoriaux en berne en 2016

82% des employeurs publics locaux interrogés n'envisagent pas de recruter en 2016, 95% en ce qui concerne les communes de moins de cinq agents et 90% des communes de moins de 3 500 habitants. "Des dépenses de personnel qui ont tendance à stagner ou à augmenter sous l'effet de la mise en place de l'aménagement des rythmes scolaires et une baisse des dotations de l'État affectent fortement les intentions de recrutement" peut-on lire dans ce panorama de l'emploi territorial. Dans ce contexte, moins d'une collectivité sur cinq (17%) prévoit d'embaucher. Celles qui y songent sont les grandes communes et les EPCI. Les trois quarts d'entre eux envisagent des recrutements sur des emplois permanents et grâce à des contrats aidés. 27% pensent avoir recours à des apprentis. Plus de la moitié des "potentiels recruteurs" prévoit de remplacer des départs. 

La moitié des embauches dans les services

Seuls 20% invoquent une ou plusieurs créations de poste. La moitié aurait lieu dans les services "aménagement et développement" (urbanisme, politique de la ville, transports, environnement, action économique, emploi, Europe et International…), l'autre moitié dans les "services techniques", 41% dans l'enfance, l'éducation et la jeunesse, 34% dans les fonctions support, 22% respectivement dans le social et la culture, 12% dans le sport, 8% dans la santé.

Mutualisation, maîtrise de la masse salariale et qualité des services publics

L'étude HoRHizons s'intéresse aussi à la démarche de mutualisation dans laquelle se sont engagés près des deux tiers des collectivités (63%). Ce mouvement permet avant tout de réduire les coûts, d'optimiser l'organisation et la qualité des services rendus. L'accroissement de l'expertise du personnel (61 %) ou la mobilité du personnel (48 %) arrivent en second plan. Quant à la maîtrise de la masse salariale tout en améliorant les services publics locaux, elle passera en 2016 par plus de formation (79%), des entretiens professionnels plus généralisés, un meilleur dialogue social, une réflexion sur le temps de travail et une adaptation du régime indemnitaire. 55% des collectivités comptent utiliser l'avancement d'échelon en particulier les petites communes. 

Une frilosité contrebalancée par d'importants recrutements dans la fonction publique d'Etat

Alors que les employeurs territoriaux se montrent frileux, les opportunités d'emploi se multiplient dans la fonction publique d'Etat. En 2016, la FPE recrutera tous azimuts dans la sécurité, la défense et la justice, suite aux attentats terroristes de 2015. Un concours exceptionnel de gardiens de la paix est d'ores et déjà ouvert pour embaucher plus de 2000 fonctionnaires. A l'Education nationale, plus de 25 000 nouveaux enseignants seront recrutés en 2016 dont près de la moitié de professeurs des écoles.

* L'étude HoRHizons 2015 s'appuie sur une enquête du CSA, réalisée entre le 1er et le 25 septembre 2015 auprès d'un échantillon de 811 employeurs publics locaux (issus de 623 communes, 168 EPCI et 20 départements et régions).