Les collectivités territoriales emploient près de 4% de personnes rencontrant des difficultés d'insertion sur le marché du travail. Un niveau jamais atteint grâce à la poussée des emplois d'avenir.
Chômeurs de longue durée, seniors, bénéficiaires de minima sociaux, jeunes sans qualification..., ces publics intéressent les employeurs territoriaux via des contrats spécifiques tels que le CUI-CAE (contrat unique d'insertion-contrat d'accompagnement dans l'emploi) et les emplois d'avenir. Pour ces deux contrats, les recruteurs publics perçoivent des aides financières, en contrepartie d'actions de formation et d'accompagnement pour les bénéficiaires.
En 2013, ils sont 68 200 contrats aidés, soit 3,8% des agents, à travailler dans la fonction publique territoriale. Ils étaient moins de la moitié il y a 10 ans, selon les derniers chiffres du Cnfpt. Un sur trois est un emploi d'avenir, le reste des CUI. Ces données ne prennent pas en compte le poids récent des emplois d'avenir. Pour mémoire, fin août 2014, ils étaient près de 40 000 dans les collectivités, fin octobre de la même année, près de 41 700.
Les employeurs territoriaux situés dans les Dom et au nord de la France sont les plus nombreux à embaucher des contrats aidés, avec un taux supérieur à 5%. Ces régions sont particulièrement touchées par le chômage, surtout la Réunion et la Guyane. Les collectivités dans le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie ciblent davantage les publics en zones urbaines sensibles (ZUS) également marqués par un fort taux de chômage.
Sur les 24 100 emplois d'avenir recensés fin 2013, c'est la région du Nord-Pas-de-Calais qui en intègre le plus dans ses effectifs territoriaux (2 500 contrats), suivie par l'Ile-de-France et Rhône-Alpes (1 700). Près d'une collectivité ou établissement public territorial sur quatre fait travailler au moins un CUI contre moins d'un sur cinq pour les emplois d'avenir. Les conseils régionaux, les conseils généraux et les collectivités de taille importante ciblent particulièrement les emplois d'avenir. À l'inverse, les petites communes et les organismes intercommunaux préfèrent les CUI.
La majorité des contrats aidés occupe des emplois de catégorie C. 43% des emplois d'avenir travaillent dans l'entretien des espaces verts, la maintenance des bâtiments, l'animation de loisirs et l'assistance auprès d'enfants. Leur nombre croît dans ces deux dernières activités depuis la réforme des rythmes scolaires en 2014. Les CUI s'occupent principalement du nettoyage de locaux, mais on les trouve aussi comme pour les emplois d'avenir, dans les espaces verts, la maintenance des bâtiments et l'assistance auprès d'enfants.
Les CUI sont à 55% des femmes contre 43% pour les emplois d'avenir. Les hommes sont plus nombreux parmi les emplois d'avenir territoriaux, car ils exercent plus de métiers "à tendance masculine", tels que l'entretien des espaces verts et la maintenance des bâtiments, indique le Cnfpt. Un CUI sur dix est âgé de 20 à 24 ans. Une large majorité a plus de 30 ans et près d'un tiers a plus de 50 ans. 16% des emplois d'avenir ont moins de 20 ans. Huit sur dix ne sont pas titulaires du bac. Ils ont en majorité un CAP ou un BEP (61,5%). Alors que les trois quarts des CUI ont le bac ou plus.
Les emplois d'avenir travaillent en moyenne 34 heures, contre 24 heures pour les CUI. Plus de la moitié sont des contrats supérieurs à un an contre à peine 3% pour les CUI. Ces derniers voient néanmoins leur durée s'allonger depuis 2012, de 7 mois à 10 mois. La quasi-totalité des CUI et des emplois d'avenir sont inscrits à au moins une action de formation et une action d'accompagnement professionnel initiées par les employeurs. Les CUI comme les emplois d'avenir suivent le même type de formation : adaptation au poste de travail, acquisition de nouvelles compétences, aide à la prise de poste. La remobilisation vers l'emploi est plus accentuée chez les CUI, l'élaboration du projet professionnel chez les emplois d'avenir.
Le contrat d'insertion (CUI-CAE) est destiné à toutes les personnes qui n'arrivent pas à accéder à un emploi : chômeurs de longue durée, chômeurs de plus de 50 ans, bénéficiaires de minima sociaux (ASS, RSA, AHA, ATA). La durée de ce contrat varie de 6 mois à 2 ans, ou 5 ans pour les seniors et allocataires de minima sociaux. Le bénéficiaire d'un CUI travaille au minimum 20h par semaine et est payé au Smic.
L'emploi d'avenir concerne les jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme ou titulaires d'un CAP/BEP, en recherche d'emploi. Priorité est donnée aux jeunes des zones urbaines difficiles, des zones rurales et des Dom. Des exceptions sont faites pour les jeunes de ces zones ayant un niveau bac+3. La durée de ce contrat varie de un à trois ans. Le jeune travaille en général à temps plein et est payé au Smic.
Ces deux contrats peuvent déboucher sur un emploi de contractuel (CDD ou CDI), mais le concours reste le principal mode d'accès pour devenir fonctionnaire.
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