L'objectif de l'Etat est ambitieux : atteindre 10 000 apprentis dans la fonction publique en 2017 dont 4 000 embauches en septembre prochain et 6 000 un an plus tard. Un véritable défi lorsqu'on connait la situation de l'apprentissage dans le secteur public. La dernière étude de la DARES comptabilise près de 9 400 nouveaux contrats en 2013, soit un recul de 3%. "Les collectivités territoriales sont les principaux utilisateurs de l'apprentissage : elles totalisent près de 61 % des entrées" analyse la Dares. Quant à la fonction publique de l'Etat, elle plafonne à... 3%.

Un résultat très marginal qui s'explique par un certain nombre de freins financiers et structurels détaillés dans une enquête du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT). Contrairement à une entreprise privée, l'intégralité du coût de l'apprentissage est prise en charge par l'employeur public. Par ailleurs, à l'issue de sa formation, l'apprenti doit passer un concours pour intégrer la fonction publique alors qu'il peut se faire embaucher directement dans le privé. Enfin, l'apprentissage est concurrencé par d'autres dispositifs comme les emplois d'avenir.

Des arguments qui n'empêchent pas le gouvernement de vouloir booster à tout prix cette formation. Fin 2014, il a lancé une campagne de recrutement d'apprentis intitulée "Apprentis dans la fonction publique, pourquoi pas moi ?".

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Une rubrique spéciale sur l'apprentissage a depuis été mise en place sur le site des concours et des recrutements de L'État (Score). Elle s'adresse aussi bien aux jeunes souhaitant faire un apprentissage dans le secteur public qu'aux fonctionnaires désireux d'être maîtres d'apprentissage.

On y apprend que les apprentis seront recrutés dans un certain nombre de services : les administrations centrales et services extérieurs de l'Etat, les régions, départements et communes, les établissements publics liés à l'enseignement (universités, lycées...), à la santé (agences sanitaires), à la culture (musées), à la science, les offices publics d'HLM, les EPIC comme l'Office national des forêts, les chambres consulaires (chambres d'agriculture, chambre de métiers et d'artisanat, CCI)... Les apprentis pourront se former à différents métiers dans les domaines du juridique, des marchés publics, des ressources humaines, de l'informatique, de la communication, de la restauration, de l'administration générale, de la recherche, des métiers d'art, de la maintenance et de la mécanique.

"Au printemps 2015, des offres de contrat d'apprentissage seront mises en ligne sur le portail de la fonction publique afin de coordonner le calendrier de recrutement avec celui des inscriptions dans les établissements de formation" indique Caroline Krykwinski, sous-directrice de l'animation interministérielle des politiques de RH à la DGAFP. Plus précisément, ces offres seront affichées sur la Bourse interministérielle de l'emploi public, la BIEP

L'apprentissage dans la fonction publique, c'est pour qui ? 
Ce dispositif s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans. Il est aussi ouvert aux plus de 25 ans reconnus travailleurs handicapés ou en création ou reprise d'entreprise. Il peut enfin
être poursuivi à certaines conditions au-delà de 25 ans. Il dure entre 1 et 3 ans en fonction de l'âge, du niveau de formation et du diplôme préparé (CAP, BEP, Brevet Professionnel, Bac Pro, BTS, DUT...). L'apprenti est considéré comme un jeune salarié en formation. Sa rémunération varie entre 25% et 78% du Smic.