Les Atsem en ont assez et l'ont fait savoir à travers le questionnaire que leur a adressé la fédération CGT des services publics. L'organisation syndicale a recueilli les réponses de plus de 2000 agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles exerçant leur métier dans plus de 60 départements. L'analyse de cette enquête permet de mieux se rendre compte de l'étendue des missions des Atsem, une profession occupée en majorité par des femmes, et des conséquences sur l'organisation de leur travail et leur santé.

Qui sont les Atsem ayant répondu à l'enquête ?

Sur les 2000 Atsem ayant répondu aux questions de la CGT, 80% sont des fonctionnaires et ont en moyenne 50 ans et plus. 20% sont des contractuels, emplois d'avenir, emplois aidés, contrats uniques d'insertion... avec une moyenne d'âge de 25 ans. 80% travaillent à temps complet, 20% à temps incomplet choisi ou imposé.

Des Atsem de plus en plus polyvalents

Les tâches de l'Atsem définies par décret englobent l'assistance au professeur des écoles en maternelle, l'accueil des enfants, les soins d'hygiène et les petites plaies, la surveillance des siestes et des cantines, l'entretien du matériel pédagogique, le nettoyage des locaux. Mais dans les faits, le rôle des Atsem est bien plus large. Elles peuvent aussi être sollicitées pour accompagner des enfants allergiques ou handicapés, préparer et animer seules des ateliers, balayer la cour, monter et démonter des équipements sportifs, gérer le compost, coudre des serviettes de table, réaliser les évaluations nationales des enfants ou faire du tutorat de jeunes collégues. « Sans oublier des Atsem conductrices de mini-bus » cite la CGT. Les semaines de travail s'en ressentent. Les heures hebdomadaires varient de 28h à 40h voire plus, « pour 36 semaines d'école dans une année ». Certains Atsem disent faire des journées continues sans pause « alors qu'une durée minimale de 20 minutes est obligatoire après 6 heures de travail consécutif » rappelle la CGT.

Des rapports tendus avec le maire et les adjoints d'animation

Si les relations avec les enfants, les professeurs des écoles, les autres Atsem et les parents sont jugées « satisfaisantes », il en va différemment avec l'autorité territoriale. « Nous sommes souvent considérés comme du personnel supplémentaire, qui n'apporte rien et qui est mis à disposition de l'Education Nationale alors que nous sommes bien des agents territoriaux à part entière. Notre employeur est bien Madame ou Monsieur le Maire » témoigne un Atsem. En effet, même si leur travail se déroule au sein de l'école, les agents dépendent de l'autorité du maire chargé de leur recrutement et de leur affectation. Par ailleurs, les temps d'activité périscolaire (TAP) ou les aménagement des rythmes éducatifs (ARE) entraînent des relations « parfois difficiles » avec les adjoints d'animation rattachés à la catégorie C comme les Atsem. « La raison étant, dans la majorité des cas, la non-définition des périmètres de chacun » indique la CGT qui estime que l'animation fait aujourd'hui partie intégrante du métier.

Une remarque syndicale à nuancer... L'aide à l'animation périscolaire des Atsem se fait sur la base du volontariat, elle est accompagnée de formations et elle présente l'avantage de renforcer leur implication pédagogique auprès des enfants. Par ailleurs, conscients de l'évolution des missions de leurs agents et en l'absence de règles claires, certains maires adaptent la charte des Atsem en conséquence, comme par exemple à Elbeuf sur Seine ou à Lomme dans le Nord. Ce document de référence qui ne fait pas office de règlement intérieur, est réalisé en concertation avec l'Education nationale, les enseignants et les agents municipaux concernés. Il clarifie les responsabilités des Atsem pendant les temps scolaire et périscolaire et réduit ainsi leurs interrogations et inquiétudes. 

Des problèmes de santé : fatigue, stress...

La CGT a aussi voulu connaître les répercussions du métier des Atsem sur leur santé. 96% des intéressés avouent des problèmes de dos, 62% ont mal aux cervicales, 58% à l'épaule, 45% aux poignets ou aux mains. Les Atsem signalent aussi des risques de contagion (gale, conjonctivite, grippe, rhume...), des maux de tête, de la fatigue nerveuse, des repas pris sur le pouce et dans le bruit provoquant des problèmes de digestion, du stress... « Impossible d'obtenir l'aménagement du poste de travail ou un reclassement professionnel ». Conséquence : certains agents partent pour incapacité de travail total alors qu'ils peuvent encore réaliser certaines tâches.

Passer de la catégorie C à la catégorie B

Forte des résultats de cette enquête, l'organisation syndicale enverra prochainement au gouvernement une série de revendications pour rénover le statut des Atsem : la retraite à 57 ans, le reclassement professionnel, une formation professionnelle tout au long de la carrière ou encore la possibilité d'évoluer en catégorie B et donc de gagner plus. Ce changement de catégorie fait d'ailleurs l'objet d'une pétition ouverte en 2015 et signée à ce jour par près de 200 personnes. Au-delà, les Atsem réclament avant tout une meilleure reconnaissance professionnelle, alors même que le métier ne cesse d'attirer de nouveaux candidats...  

Un métier très prisé 

Les Atsem sont recrutés avec un CAP Petite Enfance et sur concours. Selon le rapport 2015 de la DGAFP, plus de 3000 candidats ont passé les épreuves du concours Atsem en 2013 pour à peine 200 postes offerts. La concurrence est donc forte et les perspectives de recrutement prometteuses avec les départs à la retraite et un taux de natalité élevé. Sans oublier que selon l'article R412-127 du Code des communes, un Atsem doit être affecté par classe de maternelle. Ce qui est loin d'être le cas.

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