Des tests pour tous

QCM, QCR, SOSIE, PAPI, MBTI... Derrière ces acronymes se cachent des tests pour vérifier la culture, la logique, la rapidité, l'esprit d'analyse, la personnalité ou l'aptitude à manager. Utilisés par les employeurs publics lors des procédures de recrutement - avant, pendant ou après l'entretien - ils peuvent concerner aussi bien des candidats postulant sur des emplois d'exécution (catégorie C), d'encadrement intermédiaire (catégorie B) ou de direction supérieure (catégorie A).

La communauté d'agglomération Est Ensemble (93) fait « systématiquement » passer des tests aux assistantes de direction et aux assistantes administratives. « Ce sont des tests en informatique et bureautique, explique une responsable recrutement. Ils durent environ une demi-heure. Il s'agit de mettre en forme une invitation ou une note, de remplir un tableur excel ou encore de soumettre les candidates à l'appel d'un supérieur hiérarchique qui formule une demande particulière ».

Des outils d'aide à la décision

La pratique est de plus en plus courante dans les collectivités et n'a qu'un objectif aux dires des recruteurs : être un outil complémentaire - et non pas déterminant - dans la sélection d'un candidat. « Pas de panique ! Il n'y a pas que les tests qui entrent en ligne de compte, certifie-t-on à l'agglo Est Ensemble. Nous sommes aussi sensibles à d'autres éléments comme le savoir-être, la manière de se présenter, la capacité à s'intégrer... ». Même avis pour Caroline Mériaux, DRH de la ville de l'Alpe d'Huez (38) et Sébastien Duval, directeur général des services de Chennevières-sur-Marne (94). « Les tests sont avant tout un outil d'aide à la décision, ce sont des compléments à l'entretien ».

Des QCM pour... les jardiniers !

Certains recruteurs n'hésitent pas à les utiliser sur des profils inattendus. C'est le cas à Chennevières-sur-Marne où de futurs jardiniers ont passé un QCM (questionnaire à choix multiples). « En dehors de leur savoir-faire pratique, nous voulions nous assurer de leurs connaissances de base, précise Sébastien Duval, le directeur général des services de la ville. Les questions portaient sur l'identification de plantes, sur la définition du mulching (ou paillage) et de la gestion différenciée. Ce sont des termes d'actualité qui ont trait au développement durable. Ne pas les connaître est plutôt problématique lorsqu'on veut exercer aujourd'hui ce métier ».

Des tests à réaliser... à la maison !

D'autres tests consistent à faire plancher les candidats sur une problématique locale particulière, mais... chez eux ! Caroline Mériaux, alors DRH de la Ville d'Arras (62) avait demandé à de futurs agents techniques d'espaces verts de réaliser un projet d'aménagement paysager. « Nous avions besoin d'un profil qui soit force de proposition et ait le sens de l'esthétique. Les candidats avaient une semaine pour élaborer un plan, indiquer leur choix de plantes... ». Sébastien Duval avoue s'être librement inspiré du concours de technicien territorial de 2002-2003 pour mettre à l'épreuve des candidats au poste de responsable bâtiment. « Ils devaient réaliser un diagnostic sur un bâtiment à vocation culturelle et rendre leur travail au bout d'une semaine. Ils pouvaient donc s'aider dans leurs recherches par des professionnels ou aller sur Internet ».

Et les tests de personnalité ?

Pratiqués sur les postes d'encadrement, ils ont pour vocation de vérifier les aptitudes managériales des agents. « Ils servent surtout à départager des candidats aux compétences égales » assure Caroline Mériaux, DRH de l'Alpe d'Huez. Et n'essayez pas de fausser ce type d'épreuve. « Les questions sont croisées. Si vous orientez une réponse pour paraître meilleur que vous n'êtes, la prochaine vous confondra. Et de toute façon, vous serez démasqué lors de l'entretien. Soyez donc le plus spontané possible » conseille Sébastien Duval qui lui-même a passé ce genre de tests dans un cabinet de chasseur de têtes avant de devenir DGS.

Des tests dans les concours !

Dans les concours de la fonction publique, il n'est pas rare que les candidats soient confrontés à des tests en guise d'épreuves d'admission ou d'admissibilité. C'est le cas par exemple pour :

- le concours de gardien de la paix avec des tests psychotechniques,
- le concours d'Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) avec un QCM (questionnaire à choix multiple) sur des situations concrètes,
- le concours de sous-officier de gendarmerie avec un QCM portant sur des suites ou des ensembles logiques à résoudre,
- le concours de secrétaire administratif de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur (SAENES) avec un questionnaire à réponses courtes (QCR) portant notamment sur des questions propres à l'option choisie par les candidats (RH, comptabilité...).