A événements exceptionnels, mesures exceptionnelles. Suite aux attentats meurtriers perpétrés à Paris et à Saint-Denis vendredi dernier, François Hollande a décidé de renforcer les moyens humains et financiers de la police, de la gendarmerie, de la justice, des douanes et des armées. Ces recrutements vont avoir lieu d'ici deux ans. En voici le détail :

- 5 000 policiers et gendarmes pour assurer la sécurité générale de la France, compléter les services de lutte contre le terrorisme et renforcer la police aux frontières,

- 2 500 magistrats et surveillants de prison pour augmenter les effectifs de l'administration pénitentiaire et des services judiciaires,

- 1 000 douaniers pour assurer le contrôle aux frontières,

- gel de la réduction des effectifs militaires jusqu'en 2019, alors qu'il était prévu de supprimer plus de 9000 postes.

Légitime défense des agents de la police nationale et municipale

Considérant que "le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité", le chef de l'Etat s'est dit prêt à assumer le "surcroît de dépenses"  que vont impliquer l'embauche massive de ces nouveaux agents, mais aussi leur formation. En effet, toutes ces recrues ne seront opérationnelles qu'après s'être formées (pendant un an !) dans des écoles dont la capacité est aujourd'hui limitée... Par ailleurs, la question de la légitime défense des gardiens de la paix et des conditions dans lesquelles ils peuvent faire usage de leurs armes a été soulevé par le syndicat de la Police nationale Synergie Officiers. "La France est le seul pays où les policiers doivent attendre de se faire tirer dessus pour ouvrir le feu" déplore le syndicat. Ce débat agite aussi les gardiens de la police municipale et les gardes champêtres qui ne sont pas tous armés, ni équipés de gilets pare-balles, alors que les maires les sollicitent pour protéger des lieux publics. Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le samedi 14 novembre, le syndicat F.O Police municipale se dit "frustré" de ne pas pouvoir "participer à la protection de la population tant qu'une modification de la loi ne généralisera pas l'armement et les moyens de protection" des policiers municipaux.

Dernière-minute Les revendications des agents de la police nationale et municipale ont été entendues. Les gardiens de la paix pourront porter leur arme en dehors de leurs heures de service, et ceci pendant toute la durée de l'état d'urgence soit jusqu'à fin février 2016. Par ailleurs, François Hollande a annoncé lors du rassemblement des maires de France au Palais des Congrès à Paris mercredi que le gouvernement allait "aider" à "mieux protéger les policiers municipaux en finançant leurs équipements" et "en apportant aux maires qui le souhaitent les armes qui seront prélevées sur les stocks de la police nationale". 

MAJ 25/11/2015 : après les policiers, les gendarmes de statut militaire contrairement aux premiers, pourront être armés en dehors de leurs heures de service "sur la base du volontariat et après vérification des conditions de sécurité, comme le stockage de l'arme" stipule la Direction générale de la gendarmerie nationale. La DGGN délivrera l'autorisation individuelle après avis du commandement local. L'association professionnelle de gendarmes GendXXI se félicite de cette mesure "tout en regrettant la prise de décision tardive" et "la lourdeur de la procédure qui risque de rendre inopérante cette possibilité nouvelle".

Des recrutements sur concours dans la sécurité et la justice

L'embauche des futurs fonctionnaires appelés en renfort suite à la série d'attaques terroristes de Paris et à Saint-Denis passe par la réussite à un concours. Les inscriptions ont lieu actuellement pour trois d'entre eux :

le concours de sous-officier de gendarmerie jusqu'au 9 décembre 2015
le concours d'officier de gendarmerie jusqu'au 18 décembre 2015
le concours de surveillant de l'administration pénitentiaire jusqu'au 7 décembre 2015

Les ouvertures des prochains concours sont à consulter dans la liste de la filière Police, Sécurité, Armée du site Publidia.