1. Adopter une posture dynamique

Comportez-vous comme dans la vraie vie. Souriez, soyez courtois, dites « bonjour, merci, au revoir » même à l'agent d'accueil et à la secrétaire à l'étage. Cela peut jouer en votre faveur lorsque l'élu demandera à son assistante ce qu'elle pense de vous. Serrez la main à toutes les personnes du jury, en arrivant et en repartant. Ne vous laissez pas impressionner. Montrez que vous êtes content d'être là. Obligez-vous à parler fort pour que tout le jury vous entende. Ayez une posture dynamique, engageante, tenez-vous droit. Evitez d'être présomptueux. Faites preuve d'humilité, de pondération, de doigté, en particulier si vous visez un poste de manager de catégorie A.

2. Prouver son intérêt pour la collectivité

Venez à l'entretien en ayant au préalable récolter le maximum d'information sur le territoire où vous postulez : le projet politique du maire, le programme de sa mandature, l'organisation de la collectivité, l'état du tissu économique et social local. Visitez le site Internet de la ville, de l'intercommunalité, du Conseil départemental... Allez jusqu'à repérer géographiquement les lieux, rencontrer des agents, faites un diagnostic territorial. Les élus sont fiers de leur collectivité et adorent qu'on leur parle d'elle.

Par exemple :
- « Monsieur le Maire j'ai lu dans votre promesse de mandat que vous vouliez consacrer une partie de votre action au service de proximité, je candidate dans ce cadre-là ».
- « Je suis tellement motivé pour entrer dans le secteur public que j'ai rencontré Monsieur X qui travaille dans votre collectivité pour qu'il me raconte son métier et dans quel contexte il l'exerce ».

3. Exprimer juste deux à trois motivations

Soyez synthétique. Donnez une motivation d'ordre personnel, d'ordre professionnel, voire une troisième d'ordre géographique. Et bien sûr toujours en lien avec l'annonce. Evitez de mettre en avant la sécurité de l'emploi. Montrez que votre candidature n'est pas liée à une opportunité mais basée sur de réelles motivations nourries par votre connaissance du territoire et l'enjeu politique qui y est lié. Encore une fois, jouez la carte de l'intérêt local.

Par exemple :
- « Quand j'étais petit, je rêvais d'être pompier. La vie a fait que je ne l'ai pas été. Par contre, aider les autres, servir l'intérêt général, ça me parle depuis longtemps. Aujourd'hui, j'ai 30/40 ans, c'est l'occasion de me repositionner. Je pense qu'une collectivité aussi engagée que la vôtre dans l'action sociale pourrait être un lieu d'expression pour moi ».

4. Cibler son parcours professionnel

Un maire peut rencontrer plusieurs candidats dans une matinée. Si vous êtes le cinquième à dérouler votre CV, cela devient vite ennuyeux, voire insupportable. Allez à l'essentiel, synthétiser votre expérience, soyez pointu dans votre présentation. Puisez dans votre expérience ce qui est le plus adapté à l'annonce. Imaginez des transferts de compétences. Le jury vous en sera reconnaissant.

Par exemple :
- « Je ne vais pas vous exposer les 15 ans de mon parcours, je sais que votre temps est compté et vous avez mon CV sous les yeux. Je préfère insister sur deux points de mon expérience. De telle période à telle période, j'ai fais ça. Quand je suis arrivé, j'ai trouvé la situation suivante. Quand je suis parti, elle était ainsi. J'ai mis cela en place. J'ai ainsi pu développer tel type de compétences qui peuvent tout à fait s'adapter au poste que vous recherchez aujourd'hui ».

5. Rassurer sur les sujets contractuels

Le salaire, la disponibilité, le statut sont des questions incontournables dans un entretien. Sachez que la Fonction publique paie mieux en moyenne que le secteur privé. Il est faux de croire que l'on va perdre de l'argent en passant du privé au public. Evoquez votre attente salariale en donnant une fourchette. Parlez en salaire net mensuel. Si vous êtes cadre, soyez clair sur le salaire en dessous duquel vous n'aimeriez pas travailler. En ce qui concerne la disponibilité, si vous êtes libre demain, vous êtes le meilleur des candidats. Dans le cas contraire, soyez souple. D'ailleurs vous avez déjà pensé à des solutions.

Par exemple :
- « Je peux arriver à négocier deux mois sur les trois de mon préavis en utilisant mes congés payés ».
- « S'il le faut, une transition peut être envisagée entre les 2 postes en accord avec chacun des employeurs ».
- « Si nécessaire, je peux travailler le week-end en back-office ».

6. Conclure par une question pertinente

A la fin de l'entretien, il est toujours judicieux de poser une question en lien avec le poste et la collectivité, à l'une ou l'autre personne du jury. Cela prouve que vous avez écouté ce qui s'est dit et vous créerez ainsi un dialogue. N'hésitez pas à « chatouiller » l'élu sur ses centres d'intérêt.

Par exemple :
- « Monsieur le Maire, dans votre projet de campagne, j'ai lu que vous aviez prévu de créer 200 logements à vocation sociale. Qu'en est-il ? »
- « Monsieur X, j'ai noté que vous avez dit que vous souhaitiez faire ceci. Pouvez-vous préciser davantage ce point en particulier ? »
- Si vous candidatez comme agent d'accueil : « Madame Y, à moins que je ne sois passé à côté, avez-vous prévu de mettre en place une démarche Qualiville dans votre collectivité ? »
- Si vous postulez sur une offre de policier municipal : « Monsieur le Maire, comment voyez-vous votre police municipale ? Est-ce une police coercitive ou médiatrice sociale ? » ou « Monsieur le Maire, sur votre prochain mandat, avez-vous prévu l'installation de vidéos de sécurité ? »

Propos et exemples recueillis auprès de Tony Lourenço, dirigeant fondateur de Territoires RH, un des premiers cabinets de chasseurs de têtes spécialisés dans le secteur public (recrutement, formation, conseil).