Sur 922 commissaires des armées, 251 sont des femmes (soit 27,2%)
121 femmes sur 413 commissaires des armées à dominante Terre (soit un taux de féminisation de 29,3%)
39 femmes sur 270 commissaires des armées à dominante Marine (soit 14,5%)
91 femmes sur 239 commissaires des armées à dominante Air (soit 38%)

« Ce n'est pas un problème d'être une femme »

Solène Neveu, 25 ans, élève commissaire à l'Ecole des Officiers du Commissariat de la Marine (EOCM) à Brest *

« Pendant mon master Affaires Publiques à Sciences Po Paris, j'ai rencontré des commissaires de la Marine et je me suis aperçue que leur métier combine à la fois mon intérêt pour l'administration et pour la Marine. En effet, ayant grandi à Nantes, ville maritime, mon attirance professionnelle s'est tout naturellement portée vers la Marine nationale. Je trouve que le métier de commissaire y est particulièrement intéressant parce qu'on navigue et qu'il faut gérer une administration embarquée. Le côté original de ce métier me plaisait beaucoup.

J'ai donc décidé de passer le concours de commissaire des armées que j'ai réussi en juillet 2011. Un mois plus tard, j'entrais à l'EOCM *. J'y ai approfondi mes connaissances juridiques, financières et administratives, tout en suivant une formation militaire et maritime avec notamment des stages embarqués sur des bâtiments-écoles pour apprendre à naviguer.

Jusqu'en juillet prochain, je participe, avec huit autres élèves commissaires, à la mission Jeanne d'Arc 2013 sur le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre et son bâtiment d'escorte, la frégate anti-sous-marine Georges Leygues (1). Nos journées sont ponctuées par des tours de quart où nous participons à la conduite nautique du bâtiment ou aux manoeuvres aviation en étant postés, par exemple, en passerelle, lors des manoeuvres d'appontage et de décollage d'hélicoptères, etc. En parallèle, nous abordons concrètement la gestion administrative d'un bâtiment de combat. C'est passionnant !

Nous sommes deux filles commissaires-élèves sur le bâtiment. Nous partageons notre chambrée avec d'autres officiers-élèves féminins de l'Ecole Navale. Etre une femme n'est pas difficile à bord du Tonnerre, ni dans la Marine en général, qui s'est ouverte à la féminisation il y a plus de vingt ans. Aujourd'hui, la Marine compte près de 14% de femmes. C'est pleinement intégré dans les mentalités.

Après l'école, en fonction du classement de sortie et des souhaits de chacun, nous serons affectés sur les unités navigantes de la flotte, en métropole ou en outre-mer. Cette affectation dure au minimum entre trois et quatre ans, et est renouvelable. Puis nous devons intégrer les services de soutien de la marine à terre ou les services interarmées du Commissariat. En deuxième partie de carrière, on peut prétendre à des postes en état-major, éventuellement dans les organisations internationales (OTAN, UE) ou comme attachés de défense dans les ambassades.

Mais j'ai encore le temps d'y songer. Pour l'instant, je ne suis qu'au début de ma formation ».

(1) ils navigueront en Méditerranée, en mer Rouge et dans l'océan Indien, jusqu'en Asie. Ils devraient notamment passer par le Liban, la Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Inde, le Vietnam et Singapour.

* Une école commune de formation des commissaires ouvrira ses portes dès la rentrée 2013 à Salon-de-Provence : l'Ecole des Commissaires des Armées. Cette école succédera aux 3 écoles de formation (l'EAM, l'EOCM et ECA) des corps des commissaires de l'armée de terre, de la marine et de l'armée de l'air aujourd'hui dissouts et remplacés par le corps des commissaires des armées.

« Je suis reconnue pour mes compétences »

Marianne Bardot, 30 ans, commissaire de 1ère classe à la Plate-forme Achats-Finances de Rennes

« En cinq ans seulement, après le concours du Commissariat et une formation de deux ans en école, j'ai déjà eu la chance d'exercer plusieurs métiers et de partir à l'étranger.

J'ai été directeur administratif et financier au 6ème régiment du génie à Angers. J'étais alors la seule femme chef de service du régiment et la plus jeune. Un an plus tard, j'ai été mutée au sein du groupement de soutien de la base de défense d'Angers - Le Mans - Saumur. Là j'ai notamment été chargée de monter les dossiers contentieux suite à la dégradation des sols occasionnée par le passage d'un régiment blindé dans la région d'Orléans. Lors des exercices, un commissaire peut être chargé de traiter les éventuels dégâts causés par les véhicules blindés : c'est une expérience intéressante au contact des élus locaux et des civils.

Puis, je suis partie au Tchad quatre mois. J'avais pour mission de contrôler la bonne réalisation d'un contrat global d'externalisation du soutien (alimentation, hébergement, loisirs, transports civils...). En cas d'incidents politiques, sur ordre du commandement, j'aurais pu rassembler les ressortissants français et m'occuper d'organiser leur retour vers la métropole ou vers un lieu sécurisé.

Aujourd'hui, je travaille sur la rationalisation de la fonction alimentation qui concerne 60 points de cuisson ou restaurants entre Bourges et Cherbourg. En parallèle, je prépare un master comptabilité contrôle et audit en alternance ce qui élargit mon champ d'action. Bref, je suis ravie ! Je suis entourée de gens très brillants, ce qui élève le niveau d'exigence : cela me demande de suivre de près l'évolution de la réglementation, les dernières directives...

Personne ne conteste ma position sous prétexte que je suis une femme. Je suis reconnue en tant que commissaire pour mes compétences et mon expertise. Je suis vraiment très contente d'avoir choisi la voie du Commissariat. J'ai fait une prépa lettres au Prytanée Militaire de la Flèche et le commissariat m'offrait une grande diversité de missions, ce qui m'intéressait davantage. Je ne regrette vraiment pas mon choix ! L'armée correspond tout à fait à mon côté aventurier, à mon envie de bouger et d'être au coeur des événements. Et être commissaire double ce plaisir par la variété des missions qui me sont confiées. »

Copyright photo : B. Arcizet, SIRPA AIR

« Je suis un officier comme les autres »

Patricia Costa, 56 ans, commissaire général de 2ème classe, sous-chef performance synthèse de l'état-major de l'armée de l'Air à Paris. Lire son témoignage

Comment devenir commissaire des armées ?
Ce métier est accessible par un concours commun sur épreuves aux Bac+3 et par un concours commun sur titres aux Bac+5.