En 2012, près de 240 000 personnes ont passé un concours externe de la fonction publique d'État pour l'un des 23 000 postes offerts (Portrait social annuel, novembre 2015, Insee).

Devenir fonctionnaire pour éviter le chômage

Pourquoi les candidats souhaitent-ils travailler dans la fonction publique d'Etat (FPE) ? Les motivations sont variées et différentes selon les personnes, précise l'Insee : certains sont attirés par un métier en particulier, d'autres par une façon de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle, ou par un réel intérêt pour la notion de "service public". Sans oublier l'influence familiale : les enfants d'agents publics travaillant plus souvent dans la fonction publique. Par ailleurs, le contexte économique joue aussi : le niveau de chômage incite plus de candidats à tenter leur chance aux concours de la FPE, en particulier pour occuper des emplois peu qualifiés (en catégories B ou C) ou pour devenir enseignant. Enfin, le salaire à l'embauche est un autre facteur de motivation. Il est plus élevé dans la fonction publique d'Etat que dans le privé, notamment pour les candidats les moins diplômés postulant aux emplois de catégorie C. Au final, le statut de fonctionnaire est perçu comme garantissant la sécurité de l'emploi et un meilleur premier salaire.

Un débouché important pour les jeunes...

En 2011, la FPE a recruté environ un jeune sur quarante sortant de formation initiale, dont un jeune sur quatorze parmi ceux ayant au moins le niveau bac + 3. De plus en plus diplômés, ces jeunes candidatent aux postes d'encadrement (concours de catégorie A) mais aussi aux postes moins qualifiés (concours des catégories B et C). Ce "déclassement" ne fait que s'accentuer, souligne l'Insee. « Au début des années 1980, 22 % des agents de catégorie B ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans étaient titulaires d'un diplôme de niveau supérieur ou égal à bac + 3. Trente ans plus tard, cette proportion a presque triplé ». Elle s'explique aussi par l'augmentation du nombre de sorties du système scolaire. Plus ce nombre est élevé, plus l'afflux de candidatures aux concours de catégorie C, et dans une moindre mesure à ceux de catégorie B, est relativement important et durable.

... et pour plus de femmes

Par ailleurs, les femmes tentent de plus en plus de concours historiquement masculins, comme le concours de gardien de la paix ou celui de surveillant de l'administration pénitentiaire. Inversement, les hommes sont devenus plus nombreux à candidater aux concours de catégories C et B relevant des finances publiques (Impôt et Trésor), les femmes y réussissant moins bien que les hommes. Par contre, depuis le début des années 2000, les femmes battent les hommes aux concours de catégorie A dont ceux de l'enseignement (Capes et agrégation).