Après les enquêtes de l'Association des Maires de France et du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, le CNFPT analyse les conséquences de la réforme des rythmes scolaires sur les agents territoriaux. L'étude du Centre national de la fonction publique territoriale s'appuie sur des entretiens menés auprès de seize communes et quatre EPCI (établissement public de coopération intercommunale) situés en zones rurale, urbaine et péri-urbaine de quinze régions différentes.

Dans la fonction publique territoriale, trois cadres d'emploi sont impactés par la réforme des rythmes scolaires : l'animateur (catégorie B), l'adjoint d'animation (catégorie C) et l'ATSEM (catégorie C). 

Le référent périscolaire : un profil expérimenté recherché

Le référent périscolaire, appelé aussi le coordinateur ou le responsable de site, est le métier qui monte dans l'animation territoriale. "La complexité de l'organisation des différents temps d'accueil périscolaires et des temps de transition avec l'Éducation nationale nécessite la présence d'un référent territorial sur place pour assurer la cohérence des politiques publiques et des projets de la collectivité et garantir une qualité d'accueil des élèves" argumente le CNFPT. Cet animateur diplômé au minimum du BAFD, brevet d'aptitude aux fonctions de directeur, voire d'un DUT Animation socio-culturelle, est chargé d'élaborer le projet pédagogique concernant l'accueil d'enfants et de jeunes (de 2 à 14 ans) sur les temps périscolaires, d'organiser et de gérer les activités qui en découlent et de manager l'équipe d'animation. Le poste est généralement occupé par des titulaires, animateurs enfance jeunesse (adjoint d'animation) ou animateurs territoriaux à temps complet qui voient là une opportunité d'évoluer. "Dans les services scolaires et périscolaires, l'encadrement intermédiaire est souvent faible. Ainsi, la fonction de responsable de site ou référent périscolaire, déjà présente dans certaines grandes villes, se généralise dans de nombreuses communes et dans les EPCI". Des opportunités sont donc à saisir, même pour les contractuels.

Les ATSEM, de plus en plus polyvalents

La polyvalence des ATSEM, Agent territorial spécialisé des écoles maternelles, se développe. "Beaucoup de collectivités font appel à eux pour encadrer les nouveaux temps d'accueils périscolaires" indique le CNFPT. Ceux qui travaillent à temps non complet profitent des heures supplémentaires. Les autres, s'ils le désirent, voient leurs heures de ménage transformées en heures d'animation périscolaire avec des formations à la clé sur l'animation d'un groupe, la surveillance d'ateliers, etc. "Les évolutions du métier sont bénéfiques aux agents les plus jeunes qui se montrent très volontaires. Elles valorisent leur métier. L'animation des ateliers est plébiscitée par les agents" souligne le CNFPT. Par contre, les ATSEM de plus de 50 ans se montrent plus inquiets. Usés par leur travail quotidien auprès des enfants, ces agents envisagent souvent une seconde carrière dans un métier différent. Ces changements de fonction et d'organisation ne les rassurent guère, aux dires des intéressés.

L'animateur en quête de professionnalisation

Les animateurs renforcent leur poids dans la chaîne des acteurs de la réforme.  Souvent vacataires et à temps non complet, ils voient leur temps de travail hebdomadaire augmenter, pour passer parfois de 20% à 80%. En milieu rural, ils travaillent également pour l'EPCI les mercredis et les vacances scolaires. Les contrats à courte durée renouvelables se généralisent. Et lorsqu'ils ne sont pas recrutés en tant que vacataires, ils le sont par le biais de contrats aidés comme les emplois d'avenir. "Deux profils se côtoient désormais, constate le CNFPT. Les nouveaux recrutements qui peuvent être recrutés sur 10 heures par semaine et les anciens animateurs, titulaires, qui augmentent leur nombre d'heures hebdomadaires grâce à la réforme". L'enjeu aujourd'hui est de "faire des métiers de l'animation de vrais métiers" en développant la qualification des animateurs. Si le BAFA, brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur, reste le diplôme de base, il n'est pas suffisant pour maîtriser la spécificité des temps d'accueil périscolaires. Certaines collectivités proposent ainsi à leurs nouvelles recrues de passer une formation diplômante, le Certificat de qualification professionnelle (CQP) d'animateur périscolaire, étape intermédiaire avant le BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport). D'autres aimeraient des formations communes avec les équipes de l'Education nationale pour mieux articuler les projets pédagogiques et les projets d'enseignement, mais aussi pour mieux revaloriser le métier d'animateur aux yeux des professeurs des écoles. "Nous sommes stupéfaits de voir à quel point les enseignants ne connaissent pas les animateurs. Il y a un manque de reconnaissance et de bienveillance sur le rôle de l'animateur à l'école" signale une des collectivités interrogées par le CNFPT.

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