Après dix ans dans le secteur privé, Catherine A. a rejoint la DRH d'une collectivité territoriale en qualité de juriste. Un choix fait par hasard, une adaptation un peu difficile, mais que cette trentenaire est loin de regretter aujourd'hui.
« Je suis entrée dans la fonction publique par hasard. Pour des raisons personnelles, j'ai dû changer de région. J'ai fait une recherche d'emploi et je suis tombée sur l'annonce de cette collectivité. J'ai rencontré la directrice des ressources humaines et la chef de service. Elles cherchaient un profil très technique : juriste avec une expérience des relations sociales. C'est une compétence assez rare dans la fonction publique. Mes recruteurs ne l'ont d'ailleurs pas trouvée parmi les titulaires du concours d'attaché. Leur choix s'est donc porté sur moi.
Avant, j'avais débuté ma carrière dans le privé. Après mon DESS en droit social, j'ai été consultante et formatrice en droit du travail dans un organisme patronal, puis responsable RH d'un groupe national du secteur de la sécurité. Je travaillais beaucoup, j'avais une liberté d'action très importante, mais des horaires extensibles, peu de congés, une vie personnelle quasi inexistante. On attendait de moi une productivité et beaucoup d'investissement. J'avais envie d'une qualité de vie différente, moins stressante et tant pis pour le salaire. La fonction publique me l'offrait.
Mais j'avoue que le choc des cultures a été rude. J'étais déboussolée. Je faisais face à un mode de fonctionnement complètement différent du privé en particulier dans les ressources humaines, avec une hiérarchie et un rapport aux syndicats nouveaux pour moi, sans parler du poids des élus dans la stratégie RH. Je pensais que je n'allais pas m'y faire, j'ai même cherché à changer d'employeur, je n'ai pas trouvé et je suis restée. Je me raccrochais à l'aspect qualité de vie, je ne voyais pas d'autre intérêt que celui-là. Et puis, au bout de deux ans comme contractuel, j'ai passé et réussi le troisième concours, celui d'attaché territorial.
Depuis, j'ai trouvé mes repères et ça va mieux. J'ai cette motivation de servir de support à une direction et des agents qui sont en contact direct, au quotidien, avec les usagers que ce soit des enfants, des collégiens, des assistantes sociales... Je leur mets à disposition des moyens qui leur permettent d'assurer au mieux leur mission de service public. Cela donne un sens à mon travail. Dans un groupe privé, vous servez des actionnaires, des patrons à la recherche du profit, qui ne prennent pas en considération l'humain. Ici vous êtes au service des citoyens. Je suppose qu'il y a des personnes qui rejoignent la fonction publique avec cette conviction profonde dès le départ. Cela n'a pas été mon cas. Elle s'est déclenchée trois ans plus tard mais n'en est que plus forte.
Bien sûr, la garantie de l'emploi a aussi joué dans mon choix vers le secteur public. Lorsque j'ai décroché mon concours, j'ai ressenti un grand soulagement. Mon avenir professionnel est sécurisé. Côté salaire, c'est vrai je gagne moins que dans le privé alors je compense : j'interviens comme formatrice dans des organismes extérieurs et dans une université de droit. J'ai l'habitude de dire que quand on vient du privé et que l'on intègre la fonction publique, ça passe ou ça casse dans les deux années qui suivent. J'ai passé cette étape. Aujourd'hui je suis heureuse d'avoir trouvé ma place et de contribuer à mon niveau au service public territorial ».
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