Pourquoi entrer dans la fonction publique ?

« Les opportunités d'emploi y sont nombreuses »

Jean-François Lemmet, consultant, ancien DGAS RH du CG 92, Président de l'Association nationale des DRH des Territoires (ANDRHDT)

« La diversité des métiers est l'une des grandes attractivités de la fonction publique : on en recense 230 dans la Territoriale, autant dans l'Etat et 200 dans l'Hospitalière. Les opportunités d'emploi y sont nombreuses, même si les effectifs diminuent ou stagnent. En effet, jusqu'à l'horizon 2015, il va y avoir d'énormes besoins compte tenu des départs à la retraite des baby-boomers. Les possibilités d'évoluer dans un parcours professionnel public sont nombreuses grâce à la formation, la mobilité, les avancements, les prises de responsabilités... Assurer une mission de service public c'est être en accord avec certaines valeurs qu'elles soient républicaines, professionnelles ou humaines. »

« Etre au plus près des besoins de la population »

Adriane Conté, Adjointe au responsable Pôle Personnes Âgées - Personnes Handicapées, Conseil Général de l'Allier

« J'ai toujours pensé faire un métier au service de la Cité. Après un détour en politique (j'ai été deux ans assistante parlementaire), j'ai choisi la fonction publique territoriale pour être au plus près des besoins de la population. Je crois en la capacité d'innovation du service public pour conserver ou remettre du lien social. La philosophie qui doit toujours nous animer doit être la promotion et la recherche de l'intérêt général et du bien commun contre les communautarismes de toutes natures et le clientélisme. C'est une vision exigeante et certains diront utopique mais en tant que jeune cadre de la fonction publique, j'essaie de la garder comme ligne de conduite ».

« Participer à l'évolution de son lieu de vie »

Alban Fache, Chargé de missions et cellule d'appuis, Ville de Nîmes

« S'occuper du développement de sa commune, oeuvrer et participer à l'évolution de son lieu de vie est une grande source de motivation. La Fonction publique territoriale offre cette possibilité, comme celle de suivre et de développer des dossiers en prise directe avec des personnes décisionnaires ou encore celle de pouvoir choisir soi même les structures organisationnelles dans lesquelles on veut s'investir, sans tenir compte des positionnements issus dans la classification des concours. Sans oublier l'obligation de se remettre en question tous les 6 ans compte tenu des résultats des élections municipales en cas de changement ou du maintien du politique en place ».

« Vous pourrez exercer votre métier partout en France »

Bernard Breuiller, Directeur Général, Centre de Gestion du Finistère

« Les métiers de la fonction publique servent l'intérêt général, et non ceux des actionnaires ou des fonds de pension. En devenant fonctionnaire, on prouve - au moins pour 99% d'entre nous – que nous ne sommes pas motivés par l'appât du gain. On y entre certes pour la sécurité de l'emploi mais sans que celle-ci ne rime avec immobilisme et sclérose. Devenez fonctionnaire et vous pourrez exercer votre métier partout en France. Et si vous intégrez la Territoriale, vous pourrez répondre de votre action en direct devant les électeurs contribuables. »

« Y entrer par hasard et y développer une vocation a posteriori »

Sylvie Beyssade, docteur en sociologie, directrice territoriale, membre de jurys, formatrice, spécialisée RAEP. Son dernier livre : "La Raep aux concours internes de l'enseignement" (Ed. Dunod)

«  Certaines personnes peuvent se montrer très déterminées à entrer dans le public. Par exemple, les juristes qui ont une réelle passion pour le droit, les individus (comme moi) qui ont un intérêt manifeste pour la "chose" publique du fait de leur origine familiale, les élèves des collèges ou lycées qui se découvrent parfois une réelle vocation lors de visites scolaires d'établissements publics. Comme cette greffière qui a pris la décision de s'orienter vers ce métier après avoir visité un tribunal avec son école. Ou ce jardinier amoureux du Jardin des Plantes à Paris suite également à une visite scolaire vers l'âge de 13 ou 14 ans. Il s'occupe aujourd'hui des espaces verts de la Ménagerie. Toutefois, la grande majorité des personnes disent être entrées dans la fonction publique par hasard. Ce qui est surprenant, c'est que, après avoir pris connaissance du service public, elles y sont profondément attachées et s'y investissent. Une  vocation a posteriori en quelque sorte. »

« On peut accéder jeune à des responsabilités »

Thomas Hodot, Directeur Général des Services, Ville du Grand-Bornand

« Selon moi, les raisons pour entrer dans la fonction publique sont le fait d'accéder jeune à des responsabilités, la mobilité professionnelle dans des fonctions et des territoires diversifiés, les possibilités de carrière, le sentiment d'agir utilement au service de l'intérêt général et la rémunération ».

« La fonction publique peut être rassurante »

Annie P., Responsable Développement des RH dans une collectivité territoriale

«  La fonction publique est le secteur qui recrute le plus, encore aujourd'hui, malgré la crise. C'est un système "sécurisant" pour une personne peu à l'aise dans la prise de décision, qui n'est pas un leader. On peut en effet s'y sentir à l'abri, protégé, par une haute hiérarchie qui souhaite seule prendre les décisions. Pour les personnalités anxieuses, la fonction publique peut être rassurante car on est à l'abri d'une certaine forme de stress : on ne recherche pas le profit comme une entreprise, les délais de décisions et d'exécution de projets sont plus longs. »

« On n'est pas dans cette perspective de vendre des produits à des clients »

Philippe Géléoc, chargé de cours à l'IPAG de Brest, auteur de "L'oral des concours administratifs en pratique" (éd. d'Organisation) et "Réussir la Raep" (éd. Foucher.)

« Travailler dans la fonction publique territoriale permet de participer à la construction des politiques publiques auprès des élus. On peut se sentir acteur de l'action publique et contribuer même modestement à des missions très importantes qui impactent notre environnement, notre vie économique, sociale et culturelle. On peut y exercer une multitude de métiers chargés de sens, très enrichissants qui nous mettent en contact avec des personnes aux parcours variés : informaticiens, juristes, experts dans tel ou tel domaine (marchés, finances...), managers responsables de services ou d'équipes, élus. On n'est pas dans cette perspective de vendre à des clients des produits dont ces derniers n'ont pas toujours besoin. En revanche, il y a cette idée de se mettre au service de ceux qui justement, parfois, n'ont pas les moyens d'accéder à telle ou telle prestation en raison de son coût. »

(Propos recueillis en décembre 2012)