Sanitaire et sociale : une filière territoriale en tension

Des évolutions statutaires importantes

La filière sanitaire et sociale est la troisième plus importante en nombre d'agents de la  fonction publique territoriale (FPT), après les filières technique et administrative. « Elle est surtout celle qui a connu d'importantes évolutions statutaires ces dix dernières années, précise Philippe Mouton, directeur de l'observation prospective du CNFPT, à l'origine de la présentation du panorama de la filière lors d'un colloque sur ce thème co-organisé par le CNFPT, le CSFPT et la FNCDG le 8 octobre 2013 à Paris. Certains cadres d'emploi ont été tirés de la catégorie B vers la catégorie A. Par exemple, les puéricultrices, les infirmiers et les conseillers socio-éducatifs. Des changements dus à l'évolution des qualifications métiers. D'autres se sont repositionnés dans un nouveau cadre d'emploi comme l'aide médico-technique devenu adjoint technique, ou le rééducateur appelé aujourd'hui technicien paramédical. »

Une majorité de femmes

Autre spécificité de la filière : 9 agents sur 10 sont des femmes contre 6 sur 10 pour l'ensemble de la fonction publique territoriale. « Ce fort taux de féminisation est particulièrement important dans les secteurs social et médico-social avec dans les deux cas près de 96% de femmes, détaille Philippe Mouton. Les 51 700 ATSEM sont des femmes à près de 100% dont 87% sont des fonctionnaires titulaires. Pareil pour les agents sociaux - moins titularisés que les ATSEM, les éducateurs de jeunes enfants, les auxiliaires de puériculture, les puéricultrices et les sages-femmes. Ces trois derniers profils sont majoritairement des titulaires, contrairement aux auxiliaires de soins (6 agents sur 10) ».

Conséquence de cette féminisation, les agents femmes de la filière travaillent plus à temps partiel ou à temps non complet que l'ensemble des agents de la FPT. « Le temps non complet est très développé dans le secteur social. Il concerne 23% des femmes. Ce temps subi les incite souvent à multiplier le nombre d'employeurs ».

Des métiers en tension

Agent d'accueil petite enfance, travailleur social, aide-soignant, infirmier, médecin, autant de métiers de la filière sanitaire et sociale qui apparaissent en tension dans la fonction publique territoriale. « Il est plus difficile d'attirer des profils dans la FPT que dans la fonction publique hospitalière, admet Philippe Mouton. La nécessité du concours dans la FPT peut être vécue comme une sanction ». La pénurie concerne en particulier les médecins et les infirmières. La Ville de Paris recrute 20 médecins par an, qu'ils soient généralistes ou de PMI, et a bien de la peine à faire le plein à ses concours. Des médecins de PMI sont aussi recherchés par le Conseil général du Val de Marne qui espère aussi attirer des infirmières ou des infirmières-puéricultrices DE (offres valables jusqu'au 25 mai 2014).