Hormis dans quelques emplois précis (enseignants, secrétaires d'ambassade, ingénieurs de l'Aviation civile...), tous les fonctionnaires ne sont pas amenés à parler une langue étrangère. Dans les collectivités territoriales, cette compétence est même assez limitée. Elle peut être réclamée dans des métiers liés à l'accueil, à la communication ou aux affaires européennes et internationales.

En y regardant de plus près, dans les 240 métiers territoriaux répertoriés par le CNFPT, seuls sept d'entre eux précisent qu'il est important d'avoir « des notions » ou « une pratique » d'une ou plusieurs langues étrangères. C'est le cas pour l'agent d'accueil qui renseigne le public dans une mairie ou dans une bibliothèque, le "dircom" et son assistant, le journaliste territorial, le chef de projet développement touristique, le chargé de mission des coopérations internationales. Des métiers dont le savoir linguistique va de soi et qui peut faire la différence dans le choix des candidats.

Peu de pratique dans le quotidien professionnel territorial

En dehors de ces cas très précis, un fonctionnaire territorial parle rarement une langue étrangère dans son quotidien. "En dix ans, cela m'est arrivé une fois, c'était en anglais et juste pendant quelques minutes" avoue Laurent Boghossian, ingénieur territorial, ancien informaticien à la ville de Marseille, fondateur de Manantra Concept, société spécialisée dans la préparation aux concours de cadres supérieurs de la fonction publique territoriale. Par contre, maîtriser une langue étrangère est bien utile pour réussir certains concours de la Territoriale.

Par exemple, le concours de directeur de la police municipale comporte une épreuve orale de langue obligatoire, tout comme le concours d'administrateur territorial et celui d'attaché territorial. Parfois, l'épreuve est facultative : pour le professeur territorial d'enseignement artistique, l'adjoint territorial du patrimoine et l'adjoint administratif territorial.

"En réalité, les épreuves de langues dans les concours sont là pour donner des points en plus aux candidats, souligne Laurent Boghossian. Peut-être que les organisateurs de concours vont prétendre qu'il faut des candidats compétents en anglais, mais en fait ne sont retenues que les notes au-delà de 10. Ces épreuves ont avant tout une dimension très scolaire. Après, dans l'exercice professionnelle territoriale, une langue étrangère ne sert strictement à rien !"

Une prime pour les agents pratiquant une langue étrangère

Pour autant, certaines collectivités peuvent récompenser les agents, fonctionnaires titularisés ou contractuels, qui parlent régulièrement une langue étrangère. Par exemple, les chargés d'accueil du public dans les mairies ou les guides-conférenciers dans des musées. La prime n'est cependant accordée qu'après avoir réussi un examen d'aptitude organisé par la collectivité. Le montant est fixé par arrêté ministériel et calqué sur celui attribué aux fonctionnaires de la police nationale (gardiens de la paix). Il varie aussi selon les cas. Les agents qui maîtrisent une langue régionale ne sont pas concernés.