« J'ai toujours eu envie de devenir infirmière. Mais en terminale, une conseillère d'orientation m'a dit que je ne pouvais pas passer le concours avec mon Bac. Je l'ai cru alors que c'est bien sûr complètement faux. Je suis donc allée en fac mais sans grande motivation. J'ai passé une licence en administration économique et sociale, puis j'ai travaillé chez un expert comptable pendant 11 ans. Mais mon rêve de devenir infirmière ne m'a jamais vraiment quittée.

A 29 ans, j'ai passé le concours sans aucune préparation. J'ai échoué. J'étais de plus en plus mal dans ma vie professionnelle. En accord avec mon patron, j'ai été licenciée en 2000. J'en ai profité pour retenter le concours en le préparant cette fois-ci. Et je l'ai eu ! J'ai suivi 36 mois de formation à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Montbrison (42). C'était très difficile. J'avais alors 35 ans, deux enfants, un mari qui me soutenait peu. J'étudiais tard le soir, très tôt le matin. J'ai souvent failli tout arrêter. Mais je me suis accrochée.

Après l'IFSI, j'ai intégré le service pneumologie/cardiologie de l'hôpital de ma ville. C'était en 2009. J'ai tenu un an. Je rentrais tard le soir, travaillais certains week-end et jours fériés. Ma vie familiale en pâtissait. Le rythme était stressant, je quittais mon poste avec le sentiment de n'avoir pas eu le temps de faire correctement mon travail. L'inertie de certains médecins face à la douleur et à la fin de vie des patients me démoralisait. Heureusement, un nouveau service de consultations et d'explorations fonctionnelles en cardiologie s'est ouvert et j'ai pu participer à son développement.

C'est un travail très spécialisé et passionnant. Nous ne sommes que deux infirmières à pouvoir l'exercer dans tout l'hôpital. Ce qui complique les choses lorsque l'une d'entre nous est en vacances ou veut partir en formation... Selon les examens à pratiquer, j'assiste un pneumologue, un neurologue ou des cardiologues. Je suis relativement autonome, ce que j'apprécie beaucoup. Je travaille près de 10 heures par jour (payées 7h30 !) mais plus les week-end, ni les jours fériés. Surtout, je peux passer plus de temps avec les patients, les écouter, leur parler.

Je me sens bien au sein de mon hôpital. C'est une petite structure, les collègues deviennent des amies liées par le secret professionnel. Ce n'est qu'à elles que l'on peut confier son stress. La famille a plutôt du mal à le comprendre... J'ai la sécurité de l'emploi, surtout depuis que j'ai été titularisée en 2007 et je bénéficie de plus de vacances que dans le privé. Je peux changer de poste si un autre se présente et me convient mieux. Je peux aussi travailler dans une ville différente : je trouverai toujours un emploi dans un autre centre hospitalier.

Tout n'est pas rose pour autant. Un hôpital se doit d'être « rentable » avec les conséquences que cela entraîne sur le personnel. On se remplace comme on peut entre nous, des infirmières de jour font aussi les nuits, on nous demande parfois de revenir travailler alors que l'on est en congé, les heures sup ne sont pas toujours payées, les départs à la retraite et les mutations ne sont pas forcément remplacés, les opportunités de changer de poste sont donc moins nombreuses... Sans oublier le système de notation qui peut selon l'humeur de fonctionnaires qui ne te connaissent même pas, faire baisser ou augmenter ta prime de l'année.

Mais je ne laisserai ma place à personne. C'est toujours un vrai bonheur d'être infirmière surtout dans mon service actuel. Participer à sa création m'a donné envie d'aller plus loin, peut-être tenter l'école des cadres même si c'est très dur ou devenir infirmière libérale en demandant une disponibilité. Dans la fonction publique hospitalière, tout est possible ! »

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