La fonction publique territoriale (FPT) affiche le taux de féminisation le plus élevé (61%) après la fonction publique hospitalière (77,4%) et avant la fonction publique d'Etat (54,4%). Derrière ce taux, la situation des femmes dans l'emploi public territorial se révèle contrastée. Le rapport du CNFPT "Situation comparée entre les femmes et les hommes territoriaux : en marche vers l'égalité professionnelle ?" publié ce jeudi fait le point.

Voici les 5 principaux enseignements à retenir de cette étude :

Plus de 80% de femmes dans 5 métiers territoriaux

Parmi les 10 principaux métiers de la fonction publique territoriale, 5 sont fortement féminisés. Il s'agit de l'assistant de gestion administrative, de l'agent d'accompagnement à l'éducation de l'enfant, de l'assistant éducatif petite enfance (ATSEM), de l'animateur éducatif accompagnement périscolaire et de l'agent de restauration. Le métier de chargé de propreté des locaux qui totalise le plus d'agent est également plus féminisé que la moyenne (77,2 %). A l'inverse, les métiers liés au secteur technique ou au secteur d'incendie et de secours sont fortement masculins. Près de 9 femmes sur dix travaillent dans les centres communaux d'action sociale et les Caisses des écoles

Plus âgées et plus longtemps absentes

Deux tiers des agents de plus de 60 ans, sont des femmes. 62% ont entre 40 et 45 ans, et 59% entre 35 et 39 ans. Parmi les agents à temps complet ou non complet, les femmes sont plus longtemps absentes : environ 2,5 jours en moyenne pour raisons de santé (maladie ordinaire et longues maladies), 3,5 jours pour maternité ou adoption. Les hommes s'absentent 1,3 jour (accident du travail).

Payées 200 euros net de moins que les hommes

En 2013, le salaire net moyen des femmes dans la fonction publique territoriale s'élève à 1 769 euros net, soit environ 200 euros de moins que le salaire net moyen des hommes. Cette différence de salaire de 11 % en défaveur des femmes « reste notable, même si c'est la plus faible comparé aux autres fonctions publiques et au secteur privé » souligne les auteurs de l'étude. « La rémunération augmentant avec l'ancienneté et le déroulement de carrière, les écarts se creusent avec l'âge en raison notamment de la situation familiale (congé parental, passage au temps partiel par exemple) et des difficultés d'accès pour les femmes aux postes de direction (le plafond de verre». Sans oublier les effets de filières, la filière technique par exemple étant connue pour être plus rémunératrice que la filière administrative où les femmes sont les plus nombreuses.

Meilleures aux concours de catégorie A+

Les femmes sont majoritaires parmi les lauréats aux concours de catégorie A+, tels que les concours externes et internes de conservateur du patrimoine et de conservateur des bibliothèques. Au concours externe d'administrateur, les femmes sont un peu plus nombreuses à s'inscrire mais abandonnent plus. L'étude n'explique pas pourquoi. En ce qui concerne le cadre d'emplois d'ingénieur en chef qui reste encore très masculin, les femmes sont relativement nombreuses à s'inscrire surtout au concours interne et encore plus nombreuses à le réussir quel que soit le type de concours.

Bloquées par le plafond de verre

Plus d'un tiers des femmes occupe un emploi de direction dans les grandes collectivités. Elles sont par contre plus nombreuses dans les postes d'encadrement intermédiaire et d'expertise : chef de projet, chargé de mission… « Si le taux de féminisation progresse de 18,6% à 35% entre 2005 et 2014, on constate toujours un plafond de verre : plus les postes sont à responsabilité, plus la part des femmes à ces postes diminue. »